, grâce à sa recommandation, je constate beaucoup de nouveaux arrivants, à qui je souhaite la bienvenue !
Sans plus attendre, je vous laisse consulter mes écrits, j’en profite pour susciter vos réactions dans les commentaires, je suis tout ouïe de vos remarques.
C’est avec un effroyable culot, purement caractéristique des américains, que ces derniers ont qualifiés l’une des plus mémorables figure Française, l’homme ayant prononcé l’appel du 18 juin 1940, “GaulleFinger” (alors que Goldfinger, le film avec James Bond venait de sortir), lorsque le Général, faisant marcher Bretton Woods, annonça en 1965 - ayant parfaitement compris la sournoiserie américaine - que les dollars de la France allaient être converti en or.
Or, bien que discutable, ses successeurs n’ont pas suivi ses pas, bien au contraire.
Un beau jour de 1971, le secrétaire au Trésor de Richard Nixon, John Connally, s'exclamait face à un cénacle de diplomates européens :
« Le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème. »
En somme, je ne vais pas épiloguer sur les tenants et aboutissants, ceci étant l’objet d’un prochain article. En vue de celui-ci, permettez-moi d’accélérer afin d’en venir aux faits.
Au fil du temps, résulte en grande partie, grâce aux accords de Bretton Woods, et d’un tas d’autres mesures suivants ce dernier, promulguées en faveur de l’établissement d’un suprématisme charnellement convoité (et qu’ils ont de toute évidence réussi à conquérir), par des dirigeants américains en proient à un ferme contrôle de l’ordre mondial régi en leur faveur, les États-Unis se sont accaparé le monopole décisionnel malgré les réticences exprimées notamment par notre Général de Gaulle. De fait, cette hégémonie leur a permis, et leur permet toujours d’ailleurs, de ponctionner le monde sans nul altruisme, afin de maintenir ce statut de n°1.
Si bien qu’Arnaud Montebourg, ancien ministre socialiste du Redressement productif et de l'Économie et chantre du « Made in France » en matière de consommation, a évoqué lors d’une commission d’enquête datant du 12 avril 2023, les immixtions étrangères systématiques, particulièrement américaines, permises par l’hégémonie de l’Oncle Sam. Vous pouvez retrouver un résumé écrit ici.
Désindustrialisation via mondialisation
La vente de nos boîtes françaises à des étrangers (lorsqu’elles ne nous sont pas lâchement volées), ainsi que celles qui ont établi domicile en dehors du territoire natif, notamment dans le continent asiatique, là où la main d’œuvre à bas coût leur est bénéfique, a participé à la décadence économique nationale. Des mesures politiques auraient permis de ne pas exporter ce tissu industriel… Mais vous connaissez la musique, le nerf de la guerre demeure le même.
Perte du fleuron nucléaire, auto-suffisance sur les produits animaliers […]
Le retracement des évènements ayant mené à la décadence de notre économie est accablant. Cette dernière s'est laissé esquicher par les règlements de l'Europe, et a dû sacrifier son géant de l'énergie sur l'autel de l’ultra-libéralisme. Afin de creuser le sujet, Money Radar a publié une vidéo faisant un résumé, que vous pouvez retrouver ici.
Voyez donc au travers de l’image suivante, la bêtise européenne :
Comme exposé dans l’image suivante, tirée de cet article, la France n'est plus auto-suffisante en viande depuis 2014 et le solde de nos échanges commerciaux en protéines animales continue de se dégrader. Voyez donc à travers cette infographie (désolé, je n’ai pas réussi à la rendre plus nette, ça reste tout de même lisible) qui nourrit la France pour les produits d’origines animales :
Ne pouvant pas s’arrêter en si bon chemin, nous pourrions épiloguer sans fin. De fait, pour abréger, je vous convie au visionnage de la vidéo suivante qui, au demeurant, met en exergue un résumé concis du paysage national, plus rapide à intelligibiliser :
Autonomie stratégique Européenne
Alors qu'enfin, explicitement, au travers de la volonté dûment assumée d'Emmanuel Macron, l'heure est à "l'autonomie stratégique de l'Europe", particulièrement pour moins dépendre des Américains, Thierry Burkhard, Chef d'État-Major des armées, lui s'affère à dresser un portrait bien plus pragmatique en reconnaissant ouvertement que jamais nous ne nous défendrons seuls, sans intervention de l'OTAN. En somme, pour être réaliste, cette autonomie doit s'opérer sur tous les fronts, l'axe de défense étant le pilier régalien essentiel de cette dernière.
C’est dans le contexte de retour du cadre de “guerre à haute intensité”, rhétorique s’installant fréquemment dernièrement, que la loi de programmation militaire 2024-2030 prévoit 413 milliards d'euros sur sept ans et des mesures de modernisation des Armées. Le questionnement devrait légitimement émaner d’une telle mesure, car l’ambition de notre ministre de l’Économie Bruno Lemaire, de mettre “l’économie russe à genoux” est censée être à l’ordre du jour, non ?
J’y fais référence, car si l’hypothétique Nouvelle-Russie est censée être atterrée, qui devons-nous craindre ? Un seul farouche compétiteur se dresse clairement face à l’équilibre de la sécurité internationale : la Chine. Bien qu‘agissant hypocritement sous l’égide de justifications édulcorées, les Américains peinent à rallier l’Europe à leurs revendications. L’Oncle Sam souhaite comme nous le dialogue, mais entre dire et faire, il y a un fossé. Ainsi, quand ils font un pas en avant, juste après s’en suit un en arrière. De fait, nos dirigeants préfèrent ne pas s’aligner à la doctrine de l’Ouest, pour le moment… Qui plus est, face à l'émergence d'une nouvelle extraterritorialité, cette fois-ci chinoise, l'Europe va être prise en étau et contrainte de choisir son camp, que l’on connaît déjà.
En effet, ça ne devrait pas durer longtemps, puisque certes, Emmanuel Macron disait ne pas vouloir interférer dans un conflit qui n'est pas le nôtre, mais face à la nécessité explicitée par Mike Minhan, chef du Commandement de la mobilité aérienne, d'avoir : "une équipe de manœuvre interarmées fortifiée, prête à combattre", la France a participé au plus grand exercice de mobilité de l'armée de l'air dénommé Mobility Guardian, qui s'est déroulé sur l'île de Guam. Ce qui apparaît dans la continuité légitime de notre présence dans la région. À ce sujet, consultez cette vidéo pour de plus amples détails concernant la stratégie de la France en Indo-Pacifique.
Si bien que le haut commandement de l'Union européenne appelle les gouvernements européens à poursuivre le dialogue avec la Chine, pour ne pas la rendre “plus étrangère”. Je vous invite à comprendre les tenants et aboutissants du dossier, notamment avec mon résumé, entièrement sourcé et continuellement mis à jour, que vous pouvez retrouver ici :
Ainsi, dans la continuité de cette volition que l'on pourrait, de but en blanc saluer, il ne faut pas se leurrer, comme à l’accoutumée : nous avons un immense train de retard.
« La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. »
L'énergie ? Nous avons accru notre dépendance à l'égard de l'Oncle Sam, notamment sur le GNL, suite au scandale provoqué par l'explosion de Nord Stream 1. Un dossier bien trop passé sous silence, alors que cet acte, portant directement atteinte aux intérêts de notre continent, constitue une déclaration de guerre, ma foi.
La technologie ? Avec le plan dénommé "Chips Act", c'est une enveloppe minimale de 39 milliards de dollars de subventions, au nom de la « sécurité nationale », qu'est déployée afin d'encourager la fabrication de semi-conducteurs sur le sol américain. Au total, l'association de l'industrie du semi-conducteur recense près de 190 milliards de dollars de projets depuis 2020. L'Europe a aussi annoncé son « Chips Act » pour inciter les grands noms des semi-conducteurs à s'installer sur le Vieux Continent, mais rares sont les avancées concrètes.
Ceci étant, il nous reste notre industrie. Et bien pas si sûr, car avec "l'Inflation Reduction Act", les États-Unis dispense des aides massives pour les entreprises produisant sur le sol américain. Alors que Biden met sur la table 369 milliards de subventions sur 10 ans pour attirer les industries de la décarbonation, l’Europe va mettre 10 milliards sur 4 ans… Le plan américain est clairement de siphonner l'industrie européenne :
“L'administration Biden ne se contente pas d'ouvrir un « guichet ». Elle démarche directement les plus grandes entreprises européennes au niveau des PDG et des comités exécutifs. « Certains industriels ont été contactés en direct par des conseillers de la Maison-Blanche, nous en avons eu la preuve », s'étrangle-t-on côté européen.”
Bien évidemment, rien n’est binaire, les nuances demeurent. Simplement, au travers de ce premier chapitre, je tiens à dresser un relatif exergue de cette déliquescence de la troisième puissance européenne, corollaire d’un substrat politique défaillant. À l’aube de cette ère multipolaire, le Vieux Continent ne retrouvera manifestement pas un tant soit peu, l’aura de sa quintessence d’antan.
L’extraterritorialité rétroactive comme arme coercitive et impérialiste
À l'origine concrète d'une volonté d'ostraciser l'Europe quant à l'évidence que ce bloc - si tenté qu'il soit soudé avec ceux qui composent son hémisphère Est - pourrait constituer une vraie puissance rivale, c’est sur la base de l'extraterritorialité de leur droit que les États-Unis ont appliqués, sans foi ni loi, une stratégie de conquête en particulier dans les secteurs de l'aéronautique, la santé et la recherche. Ce caractère extraterritorial est séculairement usité comme une arme économique impérialiste, sans qu'en aucun cas, les affaires jugées sous leur joug n'impliquent légitimement leur nation, et justifie donc la nature de leurs interventions. Un député français écrivait alors :
“Les sanctions prononcées sont disproportionnées et menacent la pérennité des sociétés étrangères visées, et semblent avoir pour but premier de les fragiliser dans la compétition internationale.
Les États-Unis d’Amérique ont entraîné le monde dans l’ère du protectionnisme judiciaire. Alors que la règle de droit a, de tout temps, servi d’instrument de régulation, elle est devenue aujourd’hui, une arme de destruction dans la guerre économique que mènent les États-Unis contre le reste du monde, y compris contre leurs alliés traditionnels en Europe.”
Ces interventions n'ont qu'un seul but : étouffer pérennement la concurrence - perçue comme farouche vent contraire à l’intérêt primaire qu’est leur hégémonie - afin de s'accaparer le monopole en sapant avec un toupet sans égal, les législations étatiques de cesdits concurrents. Après avoir sans vergogne infligée en majorité jusqu'alors, de considérables amendes aux entreprises européennes pour ensuite, parfois - tel un loup dans la bergerie -, pouvoir racheter leurs victimes à bas prix, et donc en réussissant cette stratégie de conquête, il ne reste donc plus que la Chine dans le réticule de l'Oncle Sam. Ainsi, au travers de la politique coercitive engagée contre l’Empire du Milieu, l’inertie de son développement technologique tente d’être contenue par l’Oncle Sam.
La multiplication des loisportant entre autres, sur la fiscalité, la concurrence financière, le droit de la concurrence, l’espionnage, font du droit américain celui qui comporte le plus de lois extraterritoriales ! De plus, comme nous l’apprend le dossier numéro quatre intitulé “États-Unis, lutter pour l’hégémonie” de Terra Bellum :
“En 2018, avec le « Cloud Act », les États-Unis se sont arrogés le droit de collecter les données des entreprises ciblées par les actions en justice, où qu’elles se trouvent, et ce, au mépris des règles établies par la Coopération Judiciaire Internationale. Cette nouveauté lui donne le droit de s’adresser aux hébergeurs américains pour obtenir toutes les données stockées sur leur serveur sans passer par une demande d’entraide, et donc sans aucune surveillance des autorités de la société mis en cause. Aujourd’hui, c’est plus de 65% du marché mondial du cloud qui est détenu par des entreprises américaines.”
Dans le cas de la France, ces poursuites du département de la Justice des États-Unis ont principalement touché des entreprises dans les domaines stratégiques de l’énergie et des télécommunications. Je pense ici à Alstom, qui était impliqué à 75% dans notre production d'énergie, mais aussi l'hydraulique et les transports… Bref, une entreprise stratégique qu'il était vital de conserver plutôt que de la laisser sciemment filer dans le giron américain.
Je vous conseil empressement le visionnage de l’interview de Frédéric Pierucci, afin de comprendre l’horreur qu’a vécue cet ancien cadre de l’entreprise. Ce dernier était implicitement utilisé comme otage économique stratégique par le département de la Justice des États-Unis et a fait l'objet d'une détention de 25 mois dans une prison hautement sécurisée, aux côtés de criminels aguerris et dont les Droits de l'Homme ont été totalement bafoués d'une manière éhontée. Plutôt cocasse, dès lors que dans le cadre d'une enquête à l'encontre des États-Unis de la Cour Pénale Internationale concernant de potentiels crimes de guerre, Washington a fermement démontré sonrefus qu'une autorité extérieure puisse juger ses ressortissants.
Mais ça ne s’arrête pas là. Airbus, Société Générale, j’en passe tant l’énumération serait fastidieuse, tous ont été victime de l’extraterritorialité Américaine, sous l’égide d’une opposition politique demeurant étrangement passive. En effet, nous assistons dans cette affaire névralgique à une véritable trahison nationale haute en couleur aussi bien des élites économiques que politiques, dont au vu des conflits d'intérêts ainsi que des pantouflages évidents, la suspicion de corruption n'est guère absurde :
Extrait du livre “Le piège américain” de Frédéric Pierucci avec Mathieu Aron.
Extrait du livre “Le piège américain” de Frédéric Pierucci avec Mathieu Aron.
Bien qu’avec une habituelle novlangue politique, les Américains réfutent la pensée juste et légitime de l’Assemblée nationale dans l'affaire Alstom, c’est sans équivoque que leurs pratiques sont connu de tous :
Tel un parfait cheval de Troie, ceux qui jadis nous ont aidés pour repousser les Allemands afin de libérer la France, parce qu’ils y avaient intérêt, de toutes les nations Européennes ayant subi la politique vorace de ces bélîtres, nous, Français, sommes les plus lésés puisque c'est à nous qu'ils ont à ce jour infligés un montant record d'amendes. Nous qui disposions d'une autosuffisance, parfaite souveraineté nationale au niveau électrique, fleuron d'une industrie compétente et d'une ingénierie qualifiée, nous nous sommes fait voler comme des bleus grâce à la duplicité d’Emmanuel Macron !
L'Europe s'est faite entubée en grande pompe par de culottés, mais reconnaissons-le, de fins stratèges, soi-disant allié à l'allure du loup déguisé en grand-mère dans “Le petit Chaperon rouge”.
Si bien que ce rachat d’Alstom par General Electric pose un problème évident dans l’autorité que les Américains ont acquit sur la France, nous plaçant à notre grand dam, en position de vassal, redoutant par-dessus tout un quelconque différend avec les États-Unis qui pourrait aboutir en crise, si ces sacripants le souhaitent :
En plus de l’embargo de 2003 abordé dans l’extrait, il faut préciser que c’est sous la pression du chef d’état-major des armées que Jacques Chirac avait alors négocié pour envoyer nos soldats en Afghanistan, à la demande des Américains. Deux mois plus tard, l’embargo a été levé, mais les livraisons n’ont repris qu’en 2005.
Mise à jour : début 2024, EDF a racheté les turbines Arabelle à General Electric au double du prix de vente de 2014. Sachant que la perte sèche aurait été bien plus conséquente si la vente s’était conclue sans pression américaine, et donc au juste prix de notre technologie.
D’autre part, General Electric a remplacé le contrôle commande historique d’Alstom (nommé ALSPA) par son propre contrôle commande (Mark) pour assurer la supervision de la turbine par l’opérateur. Autrement dit, le brevet étant américain, les États-Unis disposent d’un levier d’influence sur les nouveaux EPR français et devront valider chaque projet d’exportation français. De fait, le principal client des turbines étant Russe, suite aux sanctions américaines, EDF doit renoncer à plus de la moitié de son carnet de commandes.
Des outils militaires utilisés à des fins anticoncurrentielles
Dans la continuité du schéma exposé, lorsque je dis qu’ils sont sans foi ni loi, ce n’est pas une expression. De fait, au sein de l’entretien joint, Arnaud Montebourg nous explique que pour nous mener une guerre économique, les Américains utilisent des outils militaires :
“Ils se servent d'abord des systèmes de renseignement qu'ils ont bâti à l'occasion du 11 septembre 2001, afin d'espionner les entreprises concurrentes. Edward Snowden - ancien employé de la CIA puis de la NSA - en 2014 avait révélé que 75 millions de conversations avaient été exploitées par la NSA sur la France.
Je peux vous parler du American Patriot Act, établi après le 11 septembre. Ainsi, quand une entreprise française est achetée par une entreprise américaine, l'administration américaine dispose du pouvoir unilatéral de demander toute information sur l'entreprise contrôlée majoritairement par une entreprise américaine, parce qu'elle est dans le champ d'exploration. Ils ont donc accès aux brevets, technologies, les gens, etc. Sans aucune motivation, et sans autorisation judiciaire, c’est donc des perquisitions illégales.“
Sans nulle extrapolation, comme justement évoqué par cet article du Journal du coin :
“Il est permis de penser que la justice pourrait faire le lien entre l’utilisation ou la détention de crypto-actifs et la volonté du détenteur desdits actifs de commettre un acte criminel afin de légitimer une surveillance accrue à son encontre.”
La censure est aujourd’hui arbitraire, quand bien même sans aucune agressivité, émettre une simple critique envers un ministre peut vous amener tout droit au poste:
"On ne peut plus parler librement". À Tournon-sur-Rhône, en Ardèche, après avoir dit au ministre du Travail qu'il défendait "une politique répressive et anti-services publics", un octogénaire a été menotté et embarqué à la gendarmerie pour être interrogé. (France Bleu)”
Si ces simples paroles suffisent à justifier cette muselière, jusqu’où le pouvoir peut-il aller pour réprimer l’opposition ? Face au pacifisme inutile, de l’aveu d’un politique, apprêtez-vous à morfler, et en silence.
“Les manifestations, lorsqu’elles ne dégénèrent pas, n’ont pas tellement d’influence sur la politique des gouvernements", expliquait l'ancien conseiller aux affaires sociales de Nicolas Sarkozy, Raymond Soubie, lors de la précédente réforme des retraites en 2019...”
« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux. »
Par l’œuvre de raccourcis, on pourrait admettre que le commencement de cette dernière puisse dater du passage à l’euro. Nos aïeux sonnaient déjà l’alarme jadis, seulement, le temps passant, nous constatons amèrement les dégâts.
De ces quelques facteurs brièvement évoqués, et bien évidemment d’un tas d’autres d’origines extérieur, émane un long fleuve d’austérité, déjà entamé me direz-vous.
Justice en manque de budget, la SNCF, l’Éducation National, les Pompiers, l’ensemble des services publics… Les prolétaires déjà outrément lésés, souffriront une fois de plus des réformes s’enchaînant dans le but de serrer la ceinture et économiser le moindre centime dont ces derniers pourraient jouir.
C’est un cri de détresse de personnel à l’agonie, qui cherche désespérément à se faire entendre auquel on assiste. Je fais singulièrement référence ici au secteur hospitalier. Nous en sommes au stade où des personnes décèdent sur leurs brancards, dû à un manque de soignants, au point où à St-Nazaire, l'hôpital fait appel à des bénévoles !
Les professionnels de la santé sont surchargés, les citations suivantes sont frissonnantes :
“« On refuse des dizaines de bébés chaque jour dans notre réanimation. Tout le monde a peur, est terrifié » Julie Starck, réanimatrice pédiatrique à l’hôpital Trousseau, à Paris. Pour rappel, un nourrisson prématuré est décédé après 9h d’attente, comme l’a révélé Le Canard.
« C’est l’enfer », confie un médecin des urgences de Bordeaux Nord. Mal orientée suite au tri des patients, une femme enceinte a perdu son futur bébé, mort dans son ventre, après un choc septique. « Tout est saturé », ajoute un urgentiste. (Figaro)”
« Aujourd’hui, il peut être dangereux d’aller aux urgences, pointe son auteur, le médecin parisien Yonathan Freund, de la Pitié-Salpêtrière. La situation est de pire en pire. »
En 2023, le syndicat Samu-Urgences de France évoquait 150 morts inattendues en à peine un mois dans le pays. Les alertes se multiplient et les familles endeuillées crient au scandale. La Fédération hospitalière de France (FHF) ne nie pas le problème.
« Il y a quelques jours, un jeune homme, qui attendait dans le couloir, a été retrouvé en arrêt cardiaque. Un autre, en fin de vie, est aussi parti dans l’indifférence », énumèrent les soignants de Versailles.
Quand on leur demande s’ils conseilleraient à leurs proches d’aller aux urgences de Versailles, les quatre soignants s’exclament à l’unisson : « Jamais de la vie ! » (Le Parisien)
Le bafouement des acquis sociaux par des réformes (chômage, retraite, etc.), sans l'audace d'un semblant de démocratie au travers d'un tribun de la plèbe, sous l'égide d'une hypocrite novlangue inarrêtable, va une fois de plus porter préjudice à l’inconditionnelle variable d'ajustement, pour des intérêts de prime à bord déguisés, mais qui n'en ressortent pas moins explicite. Quant à ceux vouant louanges à ces réformes : ne vous y méprenez pas, ces dernières ne font que ronger la solidarité.
En effet, dès qu’il s’agit du bas peuple, une furieuse frénésie s’empare de l’exécutif :
“Plus de 58 000 personnes ont été radiées de la liste des inscrits à Pôle emploi en novembre 2022. Un chiffre jamais atteint depuis que les statistiques du chômage existent. Interrogé par Mediapart, Pôle emploi dit n’avoir « aucune explication particulière » à fournir...”
Que l'agenda suive des directives Européennes ou que cela résulte du fruit d'un système pourrit depuis les racines, à quoi bon continuer l'idéologie ? Croyez-moi, je n'aime pas céder à ce prêchoir, puisque nativement vain, mais ça me fait bouillir d'une force incommensurable...
Arrêtons-nous au factuel, ça vaut mieux : cette réforme des retraites n'est que la somme de choix politiques non assumés. Elle n'était pas dans l'immédiat nécessaire, et alors, dès qu’on prend l’éléphant dans la pièce que constitue le scandale des dettes indexées sur l’inflation… Autant vous dire qu’il y a de quoi être pantois, c’est le moins qu’on puisse dire :
Tout cela pourrait, de but en blanc, traduire un gouvernement de simplet aux antipodes d’un aréopage, si l'on s'en contentait seulement… Or, impossible. Cette caste politique sait sciemment ce qu'elle occasionne par ses décisions, la Commission d’enquête sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques, pour abréger, ne nous démontrera pas le contraire. Ces réformes matérialisent outrageusement une des formes inégalitaires, qui pullulent entre les petites gens et la haute :
“Un Français touche en moyenne 1 400€ de retraite après 40 ans de cotisation. Pour atteindre une pension équivalente, un sénateur doit cotiser seulement 2 ans et 2 mois. (Mediapart)”
Ceci étant, force est de constater que l’essence foncière de la problématique demeure dans la politique irraisonnable menée par les Banques Centrales, qui a permis l’épanouissement de la financiarisation. Politique encensée jusqu’à la récente explosion de l’inflation et le resserrement monétaire voulu, qui commence à peine à timidement se matérialiser. Ainsi, Jacques de Larosière, ancien Directeur général du FMI et ex-Gouverneur de la Banque de France, écrivait alors fin 2019 :
“Aujourd’hui, le monde marche sur sa tête. On émet une théorie, comme la modern monetary policy (qui estime que les Etats peuvent encore s’endetter de manière colossale pour créer de l’emploi et bâtir des infrastructures, Ndlr), selon laquelle nous nous dirigeons vers le nirvana d’une croissance illimitée. Nous avons des taux d’intérêt plus bas que les taux de croissance de l’économie, et en conséquence, le poids de la dette ne pourrait que s’affaisser. Mais l’étude des faits ne corrobore pas cette théorie.“
J'en conviens, les données sont organisées pêle-mêle, cela dit, le déclin exprimé est limpide et un article entier pourrait y être dédié tant il y a dire. Les principales puissances européennes d'autrefois ne font plus rêver tant que ça, face aux défis inhérents aux égoïstes choix délétères entraînant un coûteux manque de synergie, je pense en particulier aux Allemands et leur vision énergétique impertinente...
Ainsi, la rupture forcée avec les Russes ne nous fait pas entrevoir une quelconque possibilité d'entente, ce qui va avoir pour effet de se traduire par un problème de compétitivité industrielle pendant plusieurs années. Par ailleurs, le piège de Thucydide dans lequel les relations sino-américaines semblent avoir plongées, font que sans l'once d'un doute en ce qui me concerne, je pense que nous allons une fois de plus devoir payer le prix fort des intérêts s'incrivant dans une tentative désespérée venant des États-Unis, de sauvegarder un semblant d'autorité face à une Chine confrontée à l'immensité de ses ambitions ou accepter que ces dernières périclitent.
La phase de multipolarisation du monde que l'on traverse actuellement, porte nativement en elle ces changements structurels. De fait, la brouillardeuse décennie dans laquelle nous nous trouvons induit une honnête remise en question quant à votre profil d'investisseur.
Étant viscéralement attaché à ce drapeau bleu blanc rouge, vous n’imaginez pas à quelle point dresser ce constat m’est douloureux...
Comparer aux propos de quelques médias consacrés aux cryptos, j'aimerais vous apporter une vision plus large, non pas sur une rhétorique prônant la sémantique du sensationnel, comme peut-il en être mesure commune fantasmatique, des amateurs du secteur.
En effet, pléthore d'articles expliquent que le Congrès américain s'en prend à la SEC, que les heures de Gary Gensler sont comptées... Je ne pense absolument pas que ce soit la bonne manière à adopter quant à l'analyse de la situation, cette dernière démontrant une approche aux fondations sentimentales, étant par essence démagogique.
À mon sens, il est important de prendre énormément de recul, et il est primordial que d'élargir son champ oculaire, auquel cas les fondements du sujet s'en voient malheureusement occultés. En effet, l'objet principal de la discorde actuelle est d'ordre géopolitique.
De fait, le rapport économique du président Biden traduit explicitement le chemin cabossé que va emprunter la continuité de l'hégémonie américaine :
"Certains crypto-actifs semblent être là pour rester, et ils continuent à causer des risques pour les marchés financiers, les investisseurs et les consommateurs.
Une grande partie de l'activité dans l'espace des crypto-actifs est couverte par les réglementations existantes et les régulateurs étendent leurs capacités pour mettre en conformité un grand nombre de nouvelles entités.
D'autres parties de l'espace des crypto-actifs nécessitent une coordination par diverses agences et des délibérations sur la façon de traiter les risques qu'ils posent.
Certaines innovations, telles que FedNow et une éventuelle CBDC américaine, pourraient contribuer à faire entrer l'infrastructure financière américaine dans l'ère numérique de manière claire et simple, sans les risques ou l'exubérance irrationnelle apportés par les crypto-actifs.
Par conséquent, les investissements continus dans l'infrastructure financière de la nation ont le potentiel d'offrir des avantages significatifs aux consommateurs et aux entreprises, mais les régulateurs doivent appliquer les leçons que la civilisation a apprises, et donc s'appuyer sur des principes économiques, pourréglementer les crypto-actifs."
De plus, pour supplanter le secteur est mis en avant que tous les stablecoins sont dangereux, ou encore que la DeFi est une épée de Damoclès sur la sécurité économique internationale, d'une manière générale. Voyez donc plus en détail l’opération offensive nommée “Choke Point 2.0” du régulateur américain à l’encontre des cryptos :
En parallèle, la récente déclaration de Kristalina Georgieva, directrice du Fonds Monétaire International dit que les “crypto-actifs pourraient potentiellement remplacer les monnaies officielles et avoir un impact significatif sur les politiques économiques des pays.”
“La défense contre la substitution des monnaies souveraines est le maintien d'institutions nationales robustes, fiables et crédibles. Des cadres de politique monétaire transparents, cohérents et homogènes sont essentiels pour répondre efficacement aux défis posés par les crypto-actifs.
Pour protéger la souveraineté nationale, il est important de ne pas accorder aux crypto-actifs le statut de monnaie officielle ou de cours légal. Cela impliquerait de les accepter dans de nombreuses juridictions pour le paiement des impôts, des amendes et des règlements de dettes, et pourrait générer des risques fiscaux pour les finances publiques, et menacer la stabilité financière ou une inflation rapide.
Pour faire face à la volatilité des flux de capitaux associés aux crypto-monnaies, les décideurs politiques devraient les intégrer dans les régimes et règles existants qui gèrent les flux de capitaux. Cela permettra de garantir la stabilité et de minimiser les perturbations potentielles. Enfin, les politiques fiscales devraient garantir un traitement sans ambiguïté des crypto-actifs, et les administrateurs devraient renforcer les efforts de mise en conformité. Des réglementations spécifiques sont nécessaires pour clarifier le traitement fiscal des cryptoactifs, y compris les taxes sur la valeur ajoutée ou les prélèvements sur le revenu ou le patrimoine.
Des règles strictes en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (LBC/FT), de règles prudentielles et de règles de conduite devraient être mises en œuvre pour couvrir toutes les entités et activités liées à l'émission, à la négociation, à la conservation ou au transfert de crypto-monnaies.
Dans l'ensemble, les recommandations favorisent la cohérence et l'exhaustivité des approches en matière de réglementation, de contrôle et de surveillance des crypto-monnaies.
Compte tenu de la nature sans frontières de l'écosystème des crypto-actifs, la collaboration internationale et le partage d'informations sont cruciaux. La coopération entre les superviseurs et les autorités compétentes permettra de surveiller les fournisseurs de services de crypto-actifs et de maintenir l'efficacité des politiques réglementaires.”
Comme mis en avant par le rapport économique du président Biden, il est clairement répété la nécessité d’uniquement pomper les avancées technologiques qui les arrangent :
“Au-delà des politiques relatives aux crypto-actifs, les autorités publiques devraient tirer parti des progrès de la technologie numérique pour renforcer les objectifs des politiques publiques et doivent collaborer activement pour résoudre les problèmes actuels de coût, de confiance et de rapidité, en particulier pour les paiements transfrontaliers. De nouvelles plateformes multilatérales pourraient améliorer l'efficacité des transactions.”
Vous constatez donc, qu’en seulement deux déclarations d’acteurs centraux, sans langue de bois, les cryptomonnaies sont considérées comme ennemi du système.
Seul le prisme étatique s'avère pertinent, sinon cela revient à idéaliser le politique comme au service du peuple. Or, comme brièvement mentionné dans les points précédents, au sein de cette caste, l'incartade est un euphémisme relevant désormais du pléonasme, le totalitarisme faisant la cour à cette dernière. Ce point est personnel, percevant que le peuple est en situation d'échec et mat, asservis par nos dirigeants et leurs décisions en ce sens.
L’anomique secteur cryptographique ne sera pas exempté du ferme serrage de visses régulatoire, de sorte qu'il ne perturbe pas l’équilibre de la cacocratie dont jouissent nos consuls aux allures d’oligarques.
Cependant, je ne critique pas, bien au contraire d'ailleurs, j'admire la sagesse dont font preuve des gens comme M. Stachtchenko, mais aujourd'hui les objectifs politiques sont explicite, le débat me paraît vain, si tenté qu'il ait déjà lieu… Je préfère détailler mon raisonnement pour ne pas que son interprétation soit tronquée.
Ceci étant, revenons à nos moutons. En ce sens, la régulation que choisira la SEC doit être observée avec toute notre attention, la parole américaine étant omnipotente.
Par ailleurs, le récent regain d’attrait pour les cryptos est en grande partie dû à l’intention de gros poissons comme Blackrock et quelques autres de déposer une demande auprès de la SEC,pour proposer un ETF Bitcoinà leurs clients. Retrouvez ici les dates clé à suivre, ce qui changera la donne sur les cours.
La FDIC, une agence indépendante du gouvernement des Etats-Unis ayant pour mission de préserver et favoriser la confiance populaire dans le système financier américain a publié plusieurs documents, particulièrement offensifs à l’égard de l’industrie crypto. Les prises de position de l’institution ont une grande importance dans l’esprit des régulateurs.
Voyez donc les mesures que la SEC pourrait entreprendre :
Passant des paroles à l’acte, après Binance, c’est au tour de l’exchange Coinbase de subir les foudres de la SEC.
Nonobstant, que des entreprises cryptos souhaitent déménager en Asie ou sur Saturne, tant que les actifs demeurent libellés en dollar, ou que leurs données interfèrent à n'importe quel moment avec des services américains, ou quand bien même comme le soulignait l’avocat Pierre Desmarais :
“À partir du moment où une pièce d’un objet est fabriquée aux USA, l’objet dans son entièreté doit être conforme aux réglementations américaines.”
Que ces dernières le veuillent ou non : elles sont potentiellement soumises à la législation américaine, via l’extraterritorialité de son droit et sa rétroactivité! De fait, certes l'industrie crypto est décentralisée, mais les liquidités et les institutionnels suivront la marche imposée par la toute-puissante “America First”, quelles que soient ses motivations.
En somme, nul doute face à l'évidence de la crainte grandissante que constitue l'avènement des cryptomonnaies (propos de Jacques de Larosière), quant à l'outrecuidance avec laquelle cet hégémon devrait terrasser les libertés fondamentales nouvellement permises par le secteur, au profit d'un contrôle habituel des masses, usufruit garant d'une autorité inégalée et incontournable. Je souhaite donc bonne merde à ceux qu'oseraient un seul instant croire que la décentralisation, mère de souveraineté plébéienne, puisse passer entre les mailles d'un filet complètement opaque. La volatilité continuera de battre son plein, simplement, je souhaite souligner que ces véhémences des régulateurs orienteront la suite des évènements dans leur intérêt.
Ainsi, ce n’est pas la localisation physique qui compte, les États-Unis l’ont démontrés à maintes reprises dans l’histoire, sanctionner durement une entreprise ou un état dont les agissements sont perçus comme contraire à l’intérêt de l’Oncle Sam, ça ne leur pose aucun problème, bien au contraire.
Par conséquent, je ne serai qu’à titre personnel, optimiste sur les cryptos dès lors que le plein pouvoir que confère l’hégémonie des amerloques périclitera irrémédiablement au profit de la multipolarisation, sacro-sainte vectrice d’un soupçon de justesse puisqu’érodant l’inqualifiable puissance américaine. Bien que le réveil sera douloureux pour ces derniers, leur empire ne devrait pas perdurer autant qu’ils pouvaient l’espérer.
En effet, le phénomène de dédollarisation s'accélérant drastiquement depuis maintenant plus d'un an, les parts de dollar au sein des banques centrales diminuent lentement, mais sûrement.
À ce sujet, aujourd'hui primordial puisqu’à l'aube de changements structurels de l'ordre mondial jusqu'alors établi, contrairement à ce que sous-entend M. Boniface, l'objectif n'est pas de remplacer le dollar par le yuan. Auquel cas, les Chinois auraient besoin d’imposer leur Bretton Woods, or, avec le statuquo cela ne fait pas sens.
J'observe une certaine dissonance d'interprétation du terme "dédollarisation". Ce dernier doit être utilisé sous le prisme convoité par les états réfractaires à l’hégémonie américaine, c'est-à-dire le changement d'une ère unipolaire, au profit d'un monde multipolaire, qui lui veut voir des échanges plus équilibrés. Le but est de considérablement réduire la part de réserve de dollars dans les banques centrales. Ainsi, chaque état pourra se constituer un panier de devises étrangères selon ses principaux partenaires commerciaux, comme la Russie y est par ailleurs contrainte.
Ceci dit, le seul phénomène monétaire de dédollarisation ne sera pas accompli avant encore plusieurs décennies. C'est un processus long, à moins qu'un point de non-retour, peu importe sa nature, ne soit atteint sur le dossier Taïwanais. Car le déclenchement d’un conflit bousculerait le rapport de force actuel, et serait un accélérateur temporel. En vue de comprendre le lien de causalité de tout ce vacarme, qui j'en conviens, d'un point de vue extérieur est laborieux à intelligibiliser, pour autant, il demeure indispensable de réaliser les bons parallèles afin de regarder la lune et non le doigt du sage qui la pointe.
De fait, je vous invite à consulter mon article faisant un résumé intégral, et continuellement mis à jour, des tenants et aboutissants opposant aujourd'hui plus que jamais la Chine aux États-Unis :
À vrai dire, qu’en apparence, tout du moins, vraisemblablement que pour quelques années.
Bien que cela me paraisse évident, pendant que des amateurs de crypto-monnaies s’affèrent à la remise en question des compétences qu’incombent la légitimité des décideurs de banques centrales, faisant par ailleurs, dans une telle démarche, l’ostentation d’un ultracrépidarianisme, ces derniers profitent de la conjoncture actuelle pour assiéger l’autorité des gouvernements en place, et avec, la pérennité de leurs postes.
Les cryptos posent un problème particulier dans cette phase de multipolarisation. L’autorité des pays riches se joue ici,garder le contrôle des capitaux est impératif. En ce sens, il faut savoir faire la part des choses, et ainsi différencier une réalité objective, en l'occurrence d'intérêts étatiques monétaires évidents, de ses sentiments personnels.
Du côté français, l'AMF publie un papier de discussion sur la DeFi, invitant les acteurs à faire part de leurs commentaires, d’ici au 30 septembre, pour nourrir les travaux européens et internationaux sur ces sujets.
Néanmoins, comme exposé dans cet article du Journal du coin :
“Dans le cadre du Data Gouvernance Act, depuis le début de l’année 2023, un nouvel article a été proposé, dans lequel l’UE souhaite la mise en place systématique de « kill switch ». Autrement dit, une fonctionnalité permettant de résilier ou interrompre toute transaction en lien avec un smart contract donné. Or, cet article est totalement décorrélé du fonctionnement des smart contracts dans la DeFi.”
De fait, bien que l’Europe bénéficie à l’heure actuelle d’un cadre réglementaire, pendant que les États-Unis pataugent encore dans la soupe, c’est sans compter sur la Banque centrale européenne, que le ton devrait inéluctablement se durcir dans les années à venir :
“Mica II devrait réglementer les activités des crypto-actifs qui font des prêts. Il y a aussi la question de la finance décentralisée qui se concentre sur des intermédiaires financiers et lorsqu'il n'y a pas d'intermédiaire financier de ce type, la législation ne s'applique pas, c'est le cas pour les bitcoins qui ne seraient pas couverts par Mica I.
Nous espérons que Mica II en tiendra compte.
Mica II devrait réglementer les questions des crypto-actifs lorsqu'il n'y a pas d'émetteurs identifiables, c'est le cas pour le bitcoin.”, précise Christine Lagarde.”
Ces propos datant d’il y a maintenant un an, Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE nous fait une piqûre de rappel en ce mois de juin 2023 dans son discours se nommant : "Le paradis perdu ? Comment les crypto-monnaies n'ont pas tenu leurs promesses et comment y remédier."
“Panetta, qui est notablement critique vis-à-vis des cryptomonnaies, perçoit l'initiative de l'euro numérique de la BCE comme un paradigme révolutionnaire instrumental dans le maintien de la souveraineté monétaire en Europe. Il a insisté sur le fait que ce projet garantit aux Européens un accès continu aux moyens de paiement publics, qu'ils soient physiques ou numériques, malgré la dominance croissante des réseaux clos dans le domaine du paiement privé. Établissant un parallèle avec les plateformes de messagerie privées incitant les utilisateurs à s'adapter aux systèmes prévalents, il a souligné la nécessité d'offrir une alternative publique solide.”
Conclusion ? Il n’est pas naïf, tout comme ses semblables, et ne compte pas voir les cryptos permettre à la populace de s’octroyer le luxe de retrouver un soupçon de liberté via la décentralisation permise de cesdits actifs.
Lacunes profondes et défis structurels majeurs caractérisant la Chine
Au sein du prolixe - mais au demeurant indispensable - article du Wall Street Journal nommé “Le boom chinois de 40 ans est terminé. Quelle sera la prochaine étape ?” est tirée une vue globale de la dantesque situation dans laquelle la Chine est empêtrée, que je ne pourrais paraphraser, je vous ai donc traduit les principaux éléments :
“Pendant des décennies, la Chine a alimenté son économie en investissant dans des usines, des gratte-ciel et des routes. Ce modèle a déclenché une extraordinaire période de croissance qui a sorti la Chine de la pauvreté et l'a transformée en un géant mondial dont les prouesses en matière d'exportation ont fait le tour de la planète. Aujourd'hui, le modèle est en panne.
Ce qui fonctionnait à l'époque où la Chine rattrapait son retard a moins de sens maintenant que le pays croule sous les dettes et n'a plus rien à construire. Certaines régions de Chine sont encombrées de ponts et d'aéroports sous-utilisés. Des millions d'appartements sont inoccupés. Les retours sur investissement ont fortement diminué.
Les signes de difficultés s'étendent au-delà des sombres données économiques de la Chine, jusqu'à des provinces éloignées, dont le Yunnan, dans le sud-ouest, qui a récemment déclaré qu'il dépenserait des millions de dollars pour construire une nouvelle installation de quarantaine pour le Covid-19, d'une superficie de près de trois terrains de football, bien que la Chine ait mis fin à sa politique de "zéro Covid" il y a plusieurs mois, et bien après que le monde ait tourné la page de la pandémie.
D'autres localités font de même. Face à la faiblesse des investissements privés et à l'essoufflement des exportations, les autorités affirment qu'elles n'ont pas d'autres choix que de continuer à emprunter et à construire pour stimuler leur économie.
Les économistes estiment aujourd'hui que la Chine entre dans une ère de croissance beaucoup plus lente, aggravée par une démographie défavorable et un fossé grandissant avec les États-Unis et leurs alliés, qui met en péril les investissements étrangers et le commerce. Plutôt qu'une simple période de faiblesse économique, il pourrait s'agir de la fin d'une longue ère.
À quoi ressemblera l'avenir ? Le Fonds monétaire international estime que la croissance du PIB de la Chine sera inférieure à 4 % dans les années à venir, soit moins de la moitié de ce qu'elle a été pendant la majeure partie des quarante dernières années. Capital Economics, un cabinet d'études basé à Londres, estime que la croissance tendancielle de la Chine est passée de 5 % à 3 % en 2019 et qu'elle tombera à environ 2 % en 2030.
De nombreuses prédictions antérieures sur l'effondrement économique de la Chine ont manqué leur cible. Les secteurs florissants des véhicules électriques et des énergies renouvelables rappellent la capacité de la Chine à dominer les marchés. Les tensions avec les États-Unis pourraient inciter la Chine à accélérer les innovations dans des technologies telles que l'intelligence artificielle et les semi-conducteurs, ouvrant ainsi de nouvelles voies de croissance. Et Pékin dispose encore de leviers pour stimuler la croissance s'il le souhaite, par exemple en augmentant les dépenses budgétaires.
Malgré cela, les économistes sont largement convaincus que la Chine est entrée dans une période plus difficile, dans laquelle les méthodes précédentes de stimulation de la croissance produisent des rendements décroissants.
Certaines de ces tensions étaient déjà apparentes avant la pandémie. Pékin a pu maintenir la croissance en empruntant davantage et en s'appuyant sur un marché immobilier en plein essor, qui a représenté certaines années plus de 25 % du produit intérieur brut de la Chine.
En l'absence de mesures de relance plus énergiques de la part de Pékin et d'efforts significatifs pour relancer la prise de risque dans le secteur privé, certains économistes estiment que le ralentissement de l'économie chinoise pourrait se transformer en une stagnation prolongée semblable à celle qu'a connue le Japon depuis les années 1990, lorsque l'éclatement de la bulle immobilière a entraîné des années de déflation et de croissance limitée.
Un affaiblissement de l'économie chinoise pourrait également saper le soutien populaire à Xi, le dirigeant chinois le plus puissant de ces dernières décennies, bien qu'il n'y ait actuellement aucune indication d'une opposition organisée. Certains analystes américains craignent que Pékin ne réagisse au ralentissement de la croissance en devenant plus répressif à l'intérieur du pays et plus agressif à l'étranger, ce qui augmenterait les risques de conflit, notamment au sujet de l'île autonome de Taïwan.
Le 10 août, lors d'une collecte de fonds, le président Biden a qualifié les problèmes économiques de la Chine de "bombe à retardement" qui pourrait inciter ses dirigeants à "faire de mauvaises choses".
Xi et certains de ses lieutenants restent méfiants à l'égard de la consommation à l'américaine, qu'ils considèrent comme un gaspillage à un moment où la Chine devrait se concentrer sur le renforcement de ses capacités industrielles et se préparer à un conflit potentiel avec l'Occident, selon des personnes connaissant le processus décisionnel de Pékin.
Les dirigeants craignent également que le fait de permettre aux individus de prendre davantage de décisions sur la manière dont ils dépensent leur argent ne sape l'autorité de l'État, sans pour autant générer le type de croissance souhaité par Pékin.
Un plan annoncé fin juillet pour promouvoir la consommation a été critiqué par des économistes, tant en Chine qu'à l'étranger, pour son manque de détails. Il proposait de promouvoir les événements sportifs et culturels et encourageait la construction de magasins de proximité dans les zones rurales.
Alors que Pékin publiait une série de données économiques décevantes, le principal journal du parti, Qiushi, a publié un discours prononcé par Xi six mois plus tôt devant des hauts fonctionnaires, dans lequel le dirigeant soulignait l'importance de se concentrer sur des objectifs à long terme plutôt que de rechercher la richesse matérielle à l'Occidentale. "Nous devons faire preuve d'une patience historique et insister sur la réalisation de progrès réguliers, étape par étape", a déclaré M. Xi dans ce discours.”
Certains observateurs ont tendance à adopter une position que l’on pourrait extérieurement considérer comme “pro-Chine”. Or, rien n’est éperdument binaire, trouvons donc le positif dans cette phase morose pour l’Empire du Milieu. C’est donc la position de Ray Dalio, qui a été co-directeur des investissements du plus grand fonds spéculatif au monde “Bridgewater Associates”, qui considère que la patente restructuration de la dette Chinoise, si effectuée dans ce qu’il nomme un “beau désendettement” dont les mécanismes sont expliqués dans son livre “Principes de gestion des crises de la dette”, pourrait permettre à la Chine de sortir la tête de l’eau à l’issue de ce processus. D’autant que la dette de cette dernière est interne, ce qui jouera sur la gérabilité de la problématique.
Enfin, dans le cadre du ralentissement économique Chinois ayant manifestement atteint ses limites, les conséquences à l'échelle mondiale sont évidentes si le moteur cale, puisque la Chine est une des locomotives de l’économie mondiale. Un point de croissance en Chine génère 0,3% de croissance dans le reste du monde, selon le Fonds monétaire international. La fin de l'ascension fulgurante de Pékin prévoit de rajouter du tumulte supplémentaire à l'aube d'une décennie encline aux “polycrises”.
En vue d’approfondir les points faibles de la Chine, regardez donc cette somptueuse vidéo :
Les tensions avec l’OTAN, en particulier les États-Unis, évoluent crescendo
À titre personnel, je ne m'aventurerai pas à investir à long terme en Chine en l’espèce du statuquo, en vue d’une première raison d'ordre élémentaire : l’accroissement dernier des inquiétudes suscitées par l’envenimement des relations sino-américaines, que le président de la République populaire de Chine conçoit d’un très mauvais œil :
“« Dans la période à venir, les risques et les défis auxquels nous sommes confrontés ne feront qu'augmenter et s'intensifier encore plus. » - Xi Jinping, condamnant « l'endiguement et la répression de l'Occident contre la Chine ».”
Il paraphrase en quelque sorte l'OTAN, qui ne peut pas qualifier pas Pékin d'ennemi, mais qui, au travers de ses prises de positions affirme un peu plus chaque fois les défis qu'imposent la montée en puissance de la Chine, qui possédera bientôt les moyens de mettre ses plans à exécution. Ces derniers étant intrinsèquement divergents avec ceux de l’Occident, nul doute quant à l’évidence problématique majeure que les ambitions de Pékin posent aux intérêts de l’Alliance.
Comme chaque puissance possédant des leviers pouvant causer du tort à l'hégémonie américaine, la Chine ne dérogera pas à la règle : les États-Unis doivent à tout prix endiguer le développement chinois, c’est d’ailleurs ce qu’ils font via la politique coercitive qu’ils engagent contre l’Empire du Milieu. Or, ceci est donc, par rapport aux déclarations des officiels de Pékin et l’attrait effervescent qu’ils manifestent quant à l’importance des progrès technologiques, en vue de pallier les contraintes inhérentes à leur démographie décroissante, contraire à l’intérêt national de la Chine.
“Si les États-Unis ne freinent pas et continuent à s'engager sur la mauvaise voie, aucun garde-fou ne pourra arrêter le déraillement. Les relations tomberont inévitablement dans le conflit et la confrontation. Qui en supportera les conséquences catastrophiques ?”
Le ministre des affaires étrangères Qin Gang s'exprime en tenant une copie de la constitution lors d'une conférence de presse à Pékin, Chine, le 7 mars 2023. Photo : Bloomberg
C'est en ce sens que se répète l'histoire : l'OTAN qu'avait promis à la Russie de ne pas s'étendre, n'a fait que mentir et continuer son expansion, franchissant les lignes rouges Russes les unes après les autres. C'est une des raisons de l'actuelle invasion de l'Ukraine. Aujourd'hui, certes, l'OTAN n'a donné aucune garantie à la Chine de ne pas poursuivre son expansion, mais ils ignorent une fois de plus les menaces, cette fois-ci chinoises, qui elles se veulent bien plus directes que les Russes, lorsque Pékin condamne fermement l'encerclement progressif de l'Alliance à ses frontières.
En effet, l'OTAN d'un côté explique l'impératif de renforcer sa présence, et donc son influence au sein de l'Indo-Pacifique, et en face les Chinois conçoivent cette manœuvre comme une menace quant à l’étendue indispensable de leur sphère d’influence, condition indissociable à leur objectif de première puissance mondiale.
On remarquera, par ailleurs, l’habituelle sournoiserie, hypocrisie, novlangue, nommez cela comme bon vous semble, quant à l’affront que fait Pékin à l’OTAN qui lutte pour préserver ses intérêts, face à l’expansionnisme chinois recherché dans l’Indo-Pacifique.
Que je sois clair : je ne cherche qu’à mettre en exergue le narratif de l'un comme de l'autre, puisqu’étant l'élément le plus pertinent qui constitue le pilier d'appui sur lequel chaque parti repose pour justifier sa doctrine stratégique. Chaque puissance, via sa grille de lecture, se pense être le gentil de l'histoire qui ne fait qu'agir en conséquence des actions des rivaux.
Ainsi, ce renforcement assumé de l'Alliance dans la région, couplé à sa position dans la guerre d’attrition ukrainienne, tend à nous faire ressentir que la Chine s’est enhardie dans sa position vis-à-vis des États-Unis. Une fois de plus, l'opposition d'une puissance à la progression de l'OTAN est ignorée. Or, cette fois, c'est un empire aux moyens colossaux, qui démontre au travers de ses exercices militaires réguliers - y compris ceux conjoints avec la Russie - qu’il ne compte pas rester passif.
Par ailleurs, loin de moi l’idée d’acquiescer la position belliqueuse de Pékin vis-à-vis de ses voisins, toutefois, face à l’évidence de l’impressionnante montée en puissance chinoise, il n’y a pas 36 solutions : le dialogue ou l’approfondissement des relations conflictuelles. À ce jour, les deux parties sont entêtées à poursuivre leurs volitions individuelles, en ce sens, il n’y pas l’ombre d’une potentielle accalmie dans ce contexte.
De fait, nul doute quant à l'évolution des tensions dans les relations sino-américaines, alors que le secrétaire de la Défense américaine Lloyd Austin et son homologue chinois Li Shangfu ne communiquent pas substantiellement, laissant la porte ouverte à un quiproquo, qui pourrait, dans la confusion, faire naître un conflit :
En somme, au travers de cet entretien pour Bloomberg, l’ancien secrétaire d’État Henry Kissinger, admet qu’une guerre est probable à moins que les deux belligérants ne fassent marche arrière et modifient ainsi la trajectoire de leurs relations. Jamais deux sans trois, consultez donc mon résumé de la situation ici :
Nonobstant, Pékin n'en est pas à son coup d'essai dans le domaine. En 2010, les Chinois avaient déjà renforcé les restrictions d'exportations de terres rares. Or, cela a été et leur sera contre-productif à long terme. De fait, à l'heure actuelle, ce levier est enclenché sans doute hâtivement, voyant d'autres acteurs Européens se joindre aux sanctions américaines. Se sentent-ils inexorablement impuissants ?
À ce sujet, il faut garder en tête pour les décennies qui viennent, que la part substancielle qu’occupe actuellement la Chine dans le processus de raffinage ou de transformation des terres rares - qui sont utilisées pour les véhicules électriques, mais également présents dans toutes sortes de produits, des matériaux de construction aux jouets - n’est qu’un avantage court-terme, qui lorsque l’on prend du recul, sans nulle grandiloquence, finira inéluctablement par devenir une voie sans issue au développement du pays.
Pourcentage de minéraux raffinés ou transformés. Retrouvez la source ici
En effet, au sein d’une émission exclusive, Benjamin Tremblay met en évidence ceci :
“La Chine a hypothéqué son avenir, pour un crédit qu’on contrôle.
Étant donné qu’aucune structure politique n’est éternelle, les héritiers du Parti Communiste Chinois devront vivre avec des territoires pollués, vidés de leurs ressources, des sous-sols, avec des courts d’eaux et des terres arables inutilisable. Je n’exagère pas, allez voir des cartes de la qualité de l’eau en Chine, de ce qui est considérée comme acceptable, potable, utilisable à des fins industrielles, ou simplement inutilisables.
La majorité des grands courts d’eaux en Chine répondent à la dernière catégorie. Les ressources n’étant pas infinies, je ne suis pas très bullish sur ce pays, disons cela ainsi.”
À l’aube de cette fin de cycle unipolaire mouvementé, force est de nuancer
L’Empire du Milieu n’a pas dit son dernier mot, comme le met en avant Richard Détente :
“La Chine possède vis-à-vis du monde, 3 000 milliards de réserves de changes, de créances. Qui plus est, elle possède un excédent des comptes courants d’environ 2% de son PIB, ce qui signifie que c’est le monde qui finance la Chine, et non l’inverse.”
Après avoir, à juste titre, encensé le développement technologique, une équipe de recherche australienne - dont le rapport a été commandé par le département d’État américain - estime que la Chine domine les Etats Unis dans 37 technologies « critiques » sur 44, et commence même à établir un monopole dans huit d’entre elles.
Les données suivantes sont issues de cet article :
“La Chine serait en situation de « quasi-monopole » sur la fabrication à l’échelle nanométrique, l’ammoniac pour l’énergie et la biologie de synthèse, les revêtements avancés, les super-condensateurs et l’hypersonique. Dans ce dernier secteur, qui inquiète particulièrement les Etats-Unis en raison de ses applications militaires, la Chine a produit au cours des cinq dernières années 48,49 % des articles de recherche à fort impact... et héberge sept des dix plus grands instituts de recherche au monde. Les Etats-Unis, eux, restent leaders dans seulement sept technologies, notamment les vaccins, l’informatique quantique, les modèles de langage, le calcul à haute performance ou encore les systèmes de lancements spatiaux.
Une domination chinoise généralisée qui peut sembler surprenante, mais dont les bases ont été posées il y a 70 ans par Mao Zedong via le concept "d’autosuffisance", qui s’inscrit dans le projet chinois de devenir une « superpuissance technologique », rappelle l’ASPI. Une ambition que le président Xi Jinping a faite sienne en réalisant des investissements massifs dans les sciences et technologies et la R&D.
Un classement qu’il faut peut-être légèrement nuancer, modère Mathilde Velliet, qui souligne que le rapport de l’ASPI se concentre sur l’innovation scientifique et ne prend pas en compte « les capacités de transformation en technologie concrète et commercialisable ». Reste qu’un rapport sur le même sujet, publié en janvier par la fondation américaine ITIF (Information Technology and Innovation Fondation), qui s’intéresse à la fois à la recherche fondamentale et aux applications industrielles, arrive à des conclusions similaires en ce qui concerne la domination chinoise par rapport aux États-Unis. Un constat qui ne surprend guère Hubert Testard, enseignant au collège des affaires internationales de Sciences Po sur l'analyse prospective de l’Asie. « La Chine possède une industrie très puissante, un savoir-faire important et une population réactive, ce qui lui permet de transformer l’innovation en modèle économique », souligne ce dernier pour L'Usine Nouvelle.”
Démographie florissante, financement d’usines de semi-conducteurs, multiplication par cinq des familles “super riches” d’ici à la fin de la décennie, Apple qui triple sa production d’iPhone depuis l’Inde (la banque Morgan Stanley indique que l'Inde pourrait représenter 15 % de la croissance du chiffre d'affaires d'Apple et 20 % de la croissance des installations au cours des 5 prochaines années), Amazon qui prévoit d’investir au total 26 milliards… On pourrait continuer ainsi longtemps.
La liste est longue, par ailleurs non exhaustive, comme on le constate au gré du changement de cap forcé par les récents évènements géopolitiques majeurs, l’Inde a le vent en poupe.
Par ailleurs, cet emballement démographique qu’on pourrait faussement, de prime abord rendre panégyrique, suscite une réflexion bien plus globale de cet aspect scindé de toute mesure temporellement diminutrice, bien plus axé sur l’espèce humaine de fait, quant aux effets majeurs de la démographie en géopolitique.
Le facteur immigrationniste, dont le changement climatique sera vecteur, est à prendre en compte en dépit du caractère démographique déclinant de certaines zones du globe, comme mis en avant dans mon précédent article :
Pour éviter une paupérisation de la population, et même aller à l'encontre de celle-ci, l'exponentialité démographique Indienne pourra probablement amener à des décisions politiques qui devront être rigoureusement observées, quant à l’inconfort qu’une incontrôlabilité de la situation entraînerait.
Cet attrait pour l’Inde se veut multifactoriel, bien que le point prédominant soit ce qu’englobe son aspect de pays dit “émergent” et que l’Inde ne se soit pas belliqueuse comme sa voisine la Chine. Si bien que l’augmentation des tensions dans les relations entre Washington et Pékin soit un facteur capital entraînant une accélération, du mouvement déjà existant, de découplage des chaînes d’approvisionnement.
En outre, le « capitalisme de connivence », qui permet aux très riches de capter une grande partie des fruits de la croissance, risque de mettre en exergue les limites du modèle économique indien. Pour que sa démographie reste un atout et ne se transforme pas en un fardeau, l’Inde aura besoin de fournir du travail à sa population. Or, pour le moment, l'Inde se montre très largement incapable de créer suffisamment d'emplois, que ce soit en nombre ou en qualité. Le succès à long terme de l'Inde dépend, en fin de compte, de sa capacité à favoriser et à maintenir un modèle de croissance compétitif, dynamique, durable, inclusif et équitable.
À cela, vient se rajouter le colossal défi du changement climatique. L’adaptation du pays à ce dernier conditionnera sa prospérité, l’échec n’est pas permis. En effet, cet article met clairement en évidence que :
“En raison de ses spécificités (population, géographie, structure économique, émissions de GES et exposition aux catastrophes naturelles), le continent asiatique est l’une des régions du monde les plus vulnérables aux risques climatiques.”
Alors que le pic de production du charbon chinois devrait se produire autour de 2020, ce facteur impactera l’Inde, importatrice massive de charbon, ce dernier représente ainsi plus de 70 % de sa production d'électricité. De fait, une augmentation des prix du charbon a généralement un effet d'entraînement sur les prix de l'électricité et sur l'inflation.
“Selon Goldman Sachs Research, les marchés émergents sont sur le point de connaître une croissance significative en termes de capitalisation boursière. Les économistes Kevin Daly et Tadas Gedminas projettent un changement dans la répartition de la capitalisation boursière mondiale, avec une diminution de la part des marchés développés et une augmentation de celle des marchés émergents.
Synthèse du Rapport de Goldman Sachs
La part des États-Unis dans la capitalisation du marché mondial des actions devrait passer de 42 % en 2022 à 35 % en 2030, à 27 % en 2050 et à 22 % en 2075.
Pays en vedette : Inde et Chine
Inde :
La part de la capitalisation boursière mondiale de l'Inde devrait augmenter de près de 3 % en 2022 à 8 % en 2050 et 12 % en 2075.
La croissance de l'Inde est attribuée à des perspectives démographiques favorables et à une croissance rapide du PIB par habitant.
Chine :
La part de la Chine devrait passer de 10 % en 2022 à 15 % en 2050, mais redescendre à 13 % en 2075 en raison du ralentissement de la croissance potentielle.
Dans une trentaine d’année, le paysage géopolitique sera complètement redessiné et les nouvelles puissances économiques seront au premier plan. Selon leurs prévisions, en 2050, les 5 plus grandes économies devraient être la Chine, les États-Unis, l'Inde, l'Indonésie et l'Allemagne.
Les grands facteurs de croissance des pays émergents
Convergence des revenus :
La convergence des revenus signifie que les pays plus pauvres (souvent les marchés émergents) commencent à rattraper les pays riches (marchés développés) en termes de revenus par personne.
Quand les gens dans les marchés émergents ont plus d’argent, ils peuvent acheter plus de produits et services. Cela stimule l'économie de leur pays, et les entreprises de ces pays peuvent également se développer plus rapidement.
Ratios de capitalisation par rapport au PIB
Pensez au PIB (Produit Intérieur Brut) comme la somme d'argent qu'un pays gagne chaque année grâce à toutes les activités économiques. La capitalisation boursière est la valeur de toutes les entreprises qui sont cotées en bourse dans un pays. Le ratio de capitalisation par rapport au PIB compare ces deux montants. Quand ce ratio augmente, cela signifie que la valeur des entreprises en bourse augmente plus rapidement que l'argent gagné par le pays dans son ensemble.
Si les entreprises grandissent et valent plus, cela signifie généralement que l'économie est en bonne santé. Cela peut aussi signifier que les gens ont plus confiance pour investir leur argent dans les actions de ces entreprises.
Équitisation des actifs des entreprises
L'équitisation des actifs d'une entreprise signifie essentiellement que plus d'entreprises décident de se diviser en morceaux (actions) et de vendre ces morceaux au public en étant cotées en bourse.
Quand plus d'entreprises sont cotées en bourse, cela signifie que les gens peuvent investir leur argent dans ces entreprises. Cela peut aider les entreprises à obtenir plus d'argent pour grandir, et cela peut aussi aider l'économie du pays à se développer.
En résumé, ces facteurs de croissance indiquent que les marchés émergents sont en train de devenir plus riches et que leurs entreprises sont en train de grandir. Cela pourrait être une bonne nouvelle pour les gens qui vivent dans ces pays et pour ceux qui investissent sur ces marchés.
Risques potentiels et incertitudes
Les risques sur les marchés émergents se situent plutôt du côté d’un potentiel protectionnisme exacerbé ou d’un nationalisme populiste. Ces tendances pourraient entraver la mondialisation et, par conséquent, limiter la croissance des marchés de capitaux des pays émergents.
L’autre risque majeur concerne surtout les conséquences du changement climatique et de l’éventuel impact du réchauffement climatique. C’est un autre risque à long terme qui pourrait affecter la croissance économique.
Mais les incertitudes ne sont pas forcément négatives. Prenons l’innovation technologique par exemple et en particulier celle de l’IA générative. Elle est tout à fait susceptible d'augmenter la productivité mondiale. L'innovation technologique représente un risque à la hausse pour le développement des marchés de capitaux mondiaux, mais avec des effets potentiellement plus importants dans les économies développées.
Conclusion
Le rapport de Goldman Sachs Research prévoit une augmentation significative de la part des marchés émergents dans la capitalisation boursière mondiale au cours des prochaines décennies.
En outre, l'innovation technologique, en particulier dans le domaine de l'intelligence artificielle générative, pourrait avoir des impacts variables sur les marchés mondiaux, avec des avantages potentiels plus importants pour les économies développées. Les investisseurs doivent donc être conscients de ces tendances et des risques potentiels, tout en étant prêts à s'adapter à un paysage économique mondial en évolution.”
Considérations stratégiques de l’évolution indienne
Au sein de l’entretien suivant, M. Fabrice Ravel revient sur les différents bouleversements majeurs à prendre en compte dans le potentiel Indien. En effet, démographie exponentielle, multiplication d’interlocuteurs dans l’importation massive de matériel militaire (à ce propos, plus de 5 millions d’hommes pourraient être mobilisable), tant de facteurs stratégiques à étudier quant au rôle clé que ce pays va être amené à jouer.
Une citation m’interpelle :
La dynamique la plus importante à considérer, c’est qu’on voit bien que l’Inde est en train d’être en phase de transition, tel que paradoxalement la Chine l’a bien connu dans les années 80-90. À l’époque, la Chine cherchait à compenser son manque de matériel ou le manque de modernisation de son matériel, par des effectifs pléthoriques. C’est un peu, me semble-t-il, la situation de l’armée indienne à l’heure actuelle.
On voit bien qu’elle est en train de corriger la situation, d’autant plus qu’aujourd’hui, dans le budget Indien, environ 27% est consacré à des dépenses d’investissements, donc à des achats de matériels, mais le poids des salaires des effectifs c’est 47%, et 26% pour ceux à la retraite. On voit bien qu’il y a un effet cumulé pour l’Inde qui constituerait à un peu réduire les effectifs pour moderniser une armée, induisant donc une montée en puissance ne nécessitant pas un effectif si pléthorique.
Être membre des BRICS n’empêche pas des divergences natives
Pékin, en spécialiste du grignotage, avance ses pions petit à petit, en essayant de ne jamais franchir la ligne rouge contre l’Inde. En effet, la Chine n‘accepte pas ses frontières avec l'Inde, ce qui a déjà mené à des affrontements, elle maintient des relations avec le Pakistan empêchant l'Inde de contrôler sa région, la balance commerciale est en sa faveur, bref, cette rivalité se joue sur plusieurs fronts. Pour plus de détails, consultez cette vidéo :
Bien qu’ayant certains intérêts temporairement convergents, comme avec l’alliance sino-russe, dans le cadre d’une coopération visant la multipolarisation afin de bénéficier des effets induits de cette dernière, les BRICS sont aux antipodes d’un regroupement d’état symbiotique. Les pays du groupe ont des économies très différentes et des gouvernements dont les objectifs de politique étrangère sont souvent divergents, ce qui complique la tâche de la coalition dont le modèle de prise de décision par consensus donne à chaque membre un droit de veto de facto.
Une citation de M. Fabrice Ravel, enseignant en géopolitique, va en ce sens :
Les alliances sont plus la résultante d’un intérêt dans le rapport de force que de la communauté des idées, et on voit bien qu’il y a un effet de ricochet qui nous amène à penser que l’Inde a totalement compris son environnement. Et c’est là où nous devrions nous interroger sur notre lecture un peu simpliste de Gandhi.
Ainsi, d’une manière générale, chaque grand pôle ayant pris part au marathon en vue de devenir un acteur prépondérant de ce nouveau cycle, ou étant un candidat en devenir, est voué à capahuterdans un degré de rassasiement d’intérêts primairement étatiques, en quête de pérenne prospérité quant à l’opiniâtre survie civilisationnelle, BRICS ou non.
C’est ce qui a été constaté lors du dernier sommet des BRICS, où leur expansion s’est heurtée à un obstacle, lorsque le prédisent Indien a émis l’obligation pour les membres de ne pas faire l'objet de sanctions internationales afin d’éviter l’intégration d’États qui, par leur antiaméricanisme, donneraient plus de poids au projet chinois :
L’Inde soupçonne la Chine de vouloir faire des BRICS un outil de plus au service de ses intérêts, notamment pour lutter contre les États-Unis et l’ordre international « libéral » et rallier ses proches partenaires à cette fin. L’Inde, comme l’Afrique du Sud et le Brésil, sont peu à l’aise avec cette tentative de transformer les BRICS en une plate-forme anti-occidentale.
Ces propos sont issus de cet article dénommé « Du côté indien, on n’attend plus grand-chose de bon de la Chine », où Isabelle Saint-Mézard, maîtresse de conférence en géopolitique de l'Asie à l'Institut Français de Géopolitique, revient en détail la position de l’Inde vis-à-vis des BRICS, sa place dans cette nouvelle ère multipolaire.
De fait, la condition exposée par l’Inde est équivalente à un droit de veto pour les États-Unissur l’expansion des BRICS, puisque cesdites sanctions sont unilatéralement promulguées par les Américains.
Il ne faut pas se leurrer et ainsi céder à l’endoctrinement illusoire grandissant sur Internet d’une extrapolation de la puissance de cette coalition, qui tend à ignorer les divergences pourtant classiques relatives aux objectifs régaliens inaliénables, dont le groupe n’est certainement pas épargné :
En effet, les temps changent, mais pour autant, la nature des relations internationales n’évoluent pas dans un paysage idyllique. Chaque régime avance les pions stratégiques relatifs ses intérêts nationaux, comme à l’accoutumée :
« Les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. »
Convoitise de l’OTAN, eu égard à l’ambiguïté stratégique que promeut l’Inde
Dans ce document nommé “OTAN 2030, unis pour une nouvelle ère” qui comporte “l’analyse et les recommandations du groupe de réflexion nommé par le Secrétaire général de l'OTAN”, est indiqué à propos des partenariats Indo-Pacifiques et Asiatiques que :
“L'OTAN devrait approfondir la consultation et la coopération avec les partenaires de la région indo-pacifique - l'Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande et la République de Corée. Cela pourrait se faire dans le cadre du format OTAN+4 existant ou du Conseil de partenariat ou par le biais d'un engagement de l'OTAN dans le cadre du Dialogue quadrilatéral sur la sécurité, qui pourrait inclure d'autres États de la région, comme l'Inde, le cas échéant.
Un tel format chercherait à renforcer la coordination sur la gestion des implications stratégiques et politiques de la montée en puissance de la Chine, notamment en renforçant le partage d'informations et en instaurant des dialogues réguliers sur la coopération technologique et la mise en commun de la recherche et du développement dans certains domaines.
L'OTAN devrait entamer des discussions internes sur un éventuel partenariat futur avec l'Inde, en tant que première puissance mondiale, qui est la plus grande démocratie du monde et qui partage avec l'Alliance des valeurs et des intérêts fondamentaux, en supposant que l'Inde soit disposée à s'engager dans un tel dialogue. Elle devrait entamer une discussion interne similaire sur les relations futures de l'OTAN avec l'Inde sur les relations futures de l'OTAN avec les pays d'Asie centrale, dont certains sont déjà membres de l'Alliance.”
Nul doute sur l'objet incontournable que constituera l'Inde pour les États-Unis dans les années à venir, bien que cette dernière continuera d'assurer son rôle clé au travers de l'ambiguïté stratégique qu'elle dirige, pour l'instant, d'une main de maître. En effet, en juin 2023, le Premier ministre indien Narendra Modi, était à Washington pour une visite d'État. Avec Joe Biden, ils ont acté un « nouveau partenariat » et annoncé plusieurs accords dans le commerce et la défense.
Pluri-alignement, plurilatéralisme, multi-alignement ou encore ambiguïté stratégique, selon les observateurs, la qualification usitée varie, cependant, tous signifient la même chose : le point névralgique qui confère un rôle très particulier, mais on ne peut plus incontournable à Bharat :
Le principe directeur de New Delhi consiste à préserver la liberté de choix et d’action de l’Inde sur la scène internationale, et donc à démultiplier les relations avec un maximum d’États ou groupes d’États dans le monde, en ne se rendant dépendant d’aucun en particulier et en ignorant autant que possible les rivalités entre eux.
À ce titre, je vous convie au visionnage de cette vidéo de la chaîne “7 jours sur Terre” :
GAFAM qu’on ne présente plus, leader invétéré du secteur
L’inondation de liquidité due au programme déployé par les Banques Centrales en vue de soutenir les économies à cause de l’arrêt forcé de ces dernières, dont le COVID est responsable, a permis l’émergence d’une bulle technologique.
Ces-mêmes banques centrales faisant depuis 2022 marche arrière, assainit par une vague de licenciement massif, les entreprises qui ont survécu ont dû se concentrer sur l'optimisation de leur efficacité et l'investissement dans de nouvelles narratives, telles que l'intelligence artificielle. Par ailleurs, retrouvez ici une analyse de3 startups liées à l’IA.
C’est ainsi ce que souligne cet article dont la conclusion est la suivante :
“Malgré les défis, la tech continue d'être un moteur important dans le monde avec des perspectives de croissance positives pour l'avenir.
Même si la fin de la bulle technologique secoue le secteur, la tech continue à s'adapter au monde et au marché. La surévaluation des actifs n'est jamais positive et l'explosion de la bulle internet a permis de réelles innovations dans l'industrie.
L'IA est un domaine de plus en plus important, offrant des perspectives d'innovation pour toutes les activités. Avec des investissements croissants, cette technologie aura l'opportunité d'évoluer et d'avoir un impact au-delà de ce secteur.
C'est une industrie en constante évolution, et ce n'est pas près de s'arrêter !”
Vu l’étendue de la réputation des GAFAM, je ne pense pas avoir grand-chose à vous apprendre à leur sujet… De fait, vous pouvez tout de même jeter un œil à cet article qui vous explique “comment ces derniers dominent le monde grâce au Big Data”, mais encore à ce PDF du Centre Thucydide sur “La puissance des GAFAM : réalités, apports et dangers”.
Le Pygargue à tête blanche à l’assaut des malheureux
Vaguement évoqué en début d’article, il est important de comprendre ce que comporte l’Inflation Reduction Act. Le Chips Act quant à lui est orienté vers la pierre angulaire de toute économie moderne, c’est-à-dire les semi-conducteurs. Afin de mieux comprendre les enjeux, je vous recommande de visionner ce documentaire d’Arte intitulé “La guerre des puces”. Ainsi, les Américains ne comptent pas se laisser faire - alors que leur hégémonie se voit contestée plus que jamais - quitte à instaurer, une fois de plus, des distorsions de concurrence :
“Les cas concrets d'investissements aspirés par la loi IRA se multiplient. Thierry Breton, Commissaire européen au Marché intérieur, raconte cette histoire édifiante : « Nous avons appris qu'une grande entreprise dans le domaine du retraitement avait été approchée par l'administration américaine qui lui proposait de financer jusqu'à 70 % de son investissement, de garantir dix ans de débouchés et de lui assurer un contrat de fourniture d'énergie à long terme 4 à 5 fois moins cher qu'en Europe ! » Face à un tapis rouge si épais, comment ne pas se précipiter ? Courtisé lui aussi, le fabricant de batteries suédois Northvolt hésite. Ses dirigeants ont calculé qu'ils pourraient bénéficier de 8 milliards de dollars d'aides - soit 70 % du coût de l'investissement - s'ils choisissent de construire leur prochaine usine géante aux Etats-Unis plutôt qu'en Allemagne…”
Joe Biden signe l'Inflation Reduction Act (IRA) le 16 août 2022. (Drew Angerer/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/Getty Images via AFP)
« Être un ennemi des États-Unis est dangereux, mais être un ami est fatal »
Puisque l’énergie est au cœur de l’attention, l’Oncle Sam, qui occupe actuellement la première place de producteur de pétrole, n’est pas voué à rester un acteur incontournable dans le domaine, puisque :
"Nous n'aurons tout simplement plus la même croissance qu'auparavant", a-t-il déclaré à propos de la production américaine de pétrole brut.
En ce sens, un parallèle s’impose de fait - si tenté que l’Inde ne fasse pas guise d’embûche - que les BRICS+ pourraient jouer un rôle incontournable dans le secteur étant donné que :
Le poids qu’occupe la coalition dans les hydrocarbures et les métaux, et vu leurs réserves, est de nature à favoriser demain la convergence des intérêts entre producteurs et consommateurs au sein du groupe et modifier la configuration actuelle des marchés internationaux et des chaînes d'approvisionnement.
Bouleversement communautaire historique, impactant la géopolitique
En outre, l’accroissement significatif du remplacement communautaire au sein des États-Unis, sera un des facteurs se répercutant inéluctablement sur la dimension géopolitique du territoire :
La conjugaison des éléments évoqués dans cet opus ainsi que de mes deux derniers nous amènent au limpide constat de Ronald-Peter Stöferle et Mark J. Valek, auteurs du célèbre rapport “In Gold We Trust” :
L’épreuve de force relative à la politique monétaire américaine (la Fed devrait enfin avoir à choisir entre stabilité des prix, soutien de l’activité économique et stabilité des marchés financiers) ;
Laconfrontation géopolitique et la dédollarisation qui en découle (l’épreuve de force entre l’establishment du G7 et ses alliés, et les jeunes pousses affamées des BRICS et leurs partisans).
C’est donc avec un capital confiance plus bas qu’il ne l’a jamais été depuis plus de 20 ans que la Fed risque d’être confrontée à l’épreuve de force qui se profile à l’horizon. S&V expliquent de quoi il retourne : « Avec le ralentissement économique en cours et des taux d’inflation manifestement trop élevés, la politique monétaire est confrontée à un trilemme : stabilité des prix contre stabilité des marchés financiers contre soutien à l’activité économique. » Le danger contre lequel S&V mettent en garde depuis des années « est désormais une réalité », estiment-ils.
Et « après une décennie et demie d’inondation de liquidités et de taux d’intérêt ultra-bas, les symptômes de sevrage apparaissent de plus en plus après le retrait brutal du bol de punch », relèvent S&V.
Quoi qu’il en soit, sur les marchés financiers, les intervenants sont témoins depuis 2022 d’un phénomène auquel ils n’avaient jamais assisté de leur vie. Comme l’indiquent S&V, « la croissance de la masse monétaire américaine, calculée sur une base mensuelle, est négative pour la première fois depuis les années 1950, et pour la première fois depuis la Grande Dépression si on la calcule sur une base annuelle. »
Agrégat monétaire M2 aux États-Unis (01/1920 – 03/2023)
Or, comme le font remarquer les analystes de Longview Economics, « historiquement, chaque fois que M2 s’est contractée sur une base annuelle, il y a eu une crise bancaire, une dépression et/ou une déflation. Bien que tous ces événements se soient produits avant la Seconde Guerre mondiale et que, depuis lors, la « garantie des dépôts » ait été introduite (1933) et que la Fed soit devenue un « prêteur en dernier ressort » actif, il est également vrai que la masse monétaire M2 ne s’est pas contractée depuis la Grande Dépression. En ce sens, le cadre actuel n’a pas été testé. »
L’économie américaine s’aventure donc en terrain inconnu…
La question centrale est la suivante : « la Fed pourra-t-elle poursuivre sa politique monétaire restrictive et ramener l’inflation à 2 % sans déclencher une grave récession ou une nouvelle crise financière, ou bien devra-t-elle à nouveau sauver le système par des mesures d’assouplissement monétaire et risquer ainsi une nouvelle vague d’inflation ? La Fed devra abattre ses cartes au plus tard lorsque la douleur deviendra trop forte au niveau des banques, sur les marchés financiers ou au niveau de l’économie réelle », indiquent S&V.
La suite de l’histoire dépend donc de 3 facteurs :
Le cadre étant synthétiquement posé, vu la hausse récente des matières premières ainsi que la nécessité d’une récession afin d’annihiler pérennement ce poison qu’est l’inflation actuelle - que même Jerome Powell, président de FED, a subtilement avoué -, il n’y a manifestement que peu de doutes quant à la venue de cette dernière :
En ce sens, je vous recommande la lecture de cet article et le visionnage de cette vidéo afin d’explorer des pistes de réflexion quant à votre exposition aux marchés dans le cadre d’une récession économique. Je vous joins en dernier lieu l’interview de Zoltan Pozsar, ancien conseiller principal au département du Trésor des États-Unis, dans laquelle ce dernier décrit son ressenti sur la situation. J’ajoute par ailleurs, que le rythme d’accumulation d’or par les banques centrales est sans précédent depuis 1967 ! Une multitude de choix sont à notre disposition, c'est en ce sens qu'en comprenant les tenants et aboutissants de cette fin de cycle unipolaire, que comme à l'accoutumée : trading, DCA pour du moyen ou long terme...
En effet, cette phase géopolitique doit être consciencieusement intégrée quant à la pondération de votre porte feuille puisque le réputé portefeuille 60/40 a subi en 2022 sa pire baisse depuis 1937 ! Ainsi :
Toute une série de facteurs, amène S&V à réaffirmer que nous nous trouvons à l’aube d’un nouveau supercycle des matières premières auquel l’or ne sera pas étranger.
Une fois encore, tout dépendra de ce qu’il se passe sur le front de l’inflation.
En somme, je vous convie à la dégustation, et ce, sans modération, du vidéogramme suivant, dressant un parfait portrait des évènements nous ayant menés à l’unipolarité, pure anomalie hérétique de par son intrinsèque fugacité, alors que la nature, qui elle est en constant équilibre, cherche à reprendre ses droits au travers d’un monde multipolaire :
J'ai mis plus de temps que je ne le prévoyais initialement à sortir cet opus, car j'ai fait face à un mur. En effet, autant les deux précédents étaient le résultat de plusieurs mois d'accumulation d'informations et donc tout était déjà organisé dans ma tête, il ne restait plus qu'à mettre au propre, autant là, je vous avoue m'être énormément relu parce que je doutais de mes thèses. Ce mur de doutes conjugué à une ignorance que je dissipe au fil de mes recherches a rallongé le temps d'écriture.
Les pistes de réflexions avec l'Inde, la Chine et les États-Unis ne sont pas exhaustives. Selon votre profil et ce que vous recherchez, votre bonheur se trouvera peut-être ailleurs. Néanmoins, dans une optique long terme, mes exemples demeurent prudents.
Je tiens une fois de plus à exprimer ma gratitude à l’égard de
, sa recommandation m'a sincèrement touché, car ayant tenté de partager mon travail à un tas de personnes sans n'avoir jamais effleuré l'once d'une réponse, juste en ayant lu mes deux derniers articles, ce dernier m'a instantanément mis en avant. Lorsqu'on débute et que l'on se plonge corps et âme sur les moindres détails, avoir des retours est extrêmement précieux. Le cœur y est alors je tenais ici à lui tirer ma révérence et vous inviter à déguster son travail, concis et complet vous ne serez pas déçu ! Merci !
En outre, effectivement, j’ai décemment vilipendé les agissements des dirigeants américains, parce qu’objectivement, il y a de quoi. Cependant, non, je ne suis pas anti-américain, je ne suis anti-personne d’ailleurs, mais face à tant d’exécrables insanités, de si piètres et pleutres avanies sans coup férir, permettant de semer la chienlit comme poudre de perlimpinpin, comment pourrais-je lénifier ma rhétorique ?
Je ne suis pas omniscient, ces écrits sont le fruit mûrement étudié de ma réflexivité. Je ne prétends pas proférer l’indiscutable vérité, c’est en ce sens que je vous invite à effectuer vos propres recherches quant à ce que vous lisez ou entendez, bien au-delà de cet article. Réside dans l’aiguisement de son esprit critique la clé de la maturité, en vue d’occasionner la perpétuelle remise en question, donc contraire de bassesse intellectuelle.
Je terminerai en disant que l’oblation est l’intérêt même de la vie, que le partage des connaissances constitue la valeur intrinsèque de ces dernières et que les actes ne valent que par leurs intentions. Ne payez pas au prix du temps un manque d’altruisme dans cette société en proie exponentielle au narcissisme. Le bonheur réside dans l’appréciation des choses simples que la vie nous offre, rien ne sert à s'évertuer en quête intarissable de monts et merveilles, mais encore l’ostentation.
Vous n’êtes jamais seul, la lumière persiste toujours au bout du tunnel, paradoxal venant d’un dysphorique léthargique, amorphe au point d’en être ivre ou dépressif… M’enfin, à croire qu’un soupçon de croyance m’habite désespérément, malgré ce vague à l’âme incessant, ma foi.
Ne cédons pas à la facilité de la péjoration, restons courtois en toutes circonstances envers autrui, seul moyen que l'échange reste intelligible mais surtout instructif. Délaissons nos biais psychologiques délétères qui attribuent parfois à notre interlocuteur, au travers de fallacieux raccourcis parsemant notre rhétorique, des étiquettes négatives et hâtives aux abords du premier désaccord.
Prenez soin de vous, des gens qui vous sont chers.
Ton travail est d’excellente qualité (et cet opus le prouve une fois de plus, bravo), et nos sujets se joignent très bien donc c’est simplement normal que je pousse ton contenu.
Le seul que tu dois remercier, c’est toi même pour le travail accompli :)
Ton travail est d'excellente qualité, félicitations pour ce dernier !
Ton travail est d’excellente qualité (et cet opus le prouve une fois de plus, bravo), et nos sujets se joignent très bien donc c’est simplement normal que je pousse ton contenu.
Le seul que tu dois remercier, c’est toi même pour le travail accompli :)
Encore bravo !