Avertissement :les faits évoluant rapidement, cet article sera mis à jour régulièrement, au gré des avancements significatifs du dossier. En ce sens, je vous convie à le consulter mensuellement. Pour que vous ne perdiez pas de temps, la dernière mise à jour sera indiquée ici : mise à jour le 12/02/2025.
Éléments rajoutés :
Extrait du livre Vers la guerre de Graham Allison (point 2.3).
Afin de mieux comprendre la situation, et ce qui a mené au statuquo que nous connaissons aujourd’hui, il est important de s’intéresser à l’histoire entre la Chine et Taïwan. Cette vidéo d’Hugo Décrypte, en est une bonne prémisse :
Dédollarisation, concurrence au pétrodollar - l’Arabie Saoudite tendant l’ouïe -, volonté de s’établir en première puissance mondiale… Pléthoriques sont les motivations.
Or, cela ne peut être accepté par les États-Unis. Le pétrodollarest un pilier essentiel à leur croissance économique, cette dernière étant influencée par les injections monétaire ex nihilo de la FED. Il est important de réaliser le parallèle entre pétrodollar et création monétaire, car, sans hégémonie, il ne leur serait pas possible d’avoir autant recours à la planche à billets. Le pétrodollar est, entre autres, l’essence-même de l’impérialisme qui caractérise l’Oncle Sam, en particulier au travers de l’extraterritorialité du droit Américain et de sa rétroactivité.
Ce dernier contribue à la dominance du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale, renforçant la position économique et politique des États-Unis. Un changement de contrôle majoritaire de l’or noir signifierait un basculement historique dans l’ordre mondial. Il est important de comprendre ce complexe sujet et son importance capitale dans ce dossier, étant donné l’expression de l’influence chinoise au Moyen-Orient. En ce sens, je vous convie au visionnage de ma playlist, en cliquant ici.
Naguère, les Américains ont mené des guerres pour leurs intérêts pétroliers ; sans ce dernier, jamais ils n’auraient pu atteindre un tel endettement, son plafond étant une énième fois atteint ; il est ainsi question de plus de 35 000 milliards de dollars.
L’hyperpuissance d’hier et l’hégémonie actuelle des États-Unis est importante à qualifier, s’agissant du point névralgique de la rivalité grandissante avec la Chine. En effet, dès lors que l’on aborde le sujet sous le prisme du piège de Thucydide, cela devient plus clair, puisque déjà à son époque, ce dernier cherchait à expliquer les guerres à travers les conséquences véritables.
En effet, au sein de l’ouvrage Vers la guerre de Graham Allison est indiqué que :
“Au cours des cinq derniers siècles, il est arrivé à seize reprises qu’une puissance montante menace de supplanter la grande puissance régnante. Dans douze cas, cette situation s’est soldée par une guerre. Dans de telles conditions, un conflit de grande ampleur pourra être déclenché non seulement par des évènements extraordinaires ou inattendus, mais par le moindre différend diplomatique.”
De cette compétition émerge différents sentiments et ambitions décrits ci-dessous :
“L'impatience, l'angoisse, l'impression d'être une victime et la soif de revanche permettent de mieux comprendre le syndrome de la puissance montante. L'indignation éprouvée face au traitement infligé naguère, lorsque trop faible pour réagir, alimente une farouche détermination à s'emparer de la place qu'estimée mérité dans la hiérarchie des puissants. Tout au long de l'histoire, on retrouve cette même configuration psychologique dans tous les pays en essor.” (page 79)
“Un réajustement des dispositions, institutions et des relations existantes en vue de refléter un changement dans l'équilibre des pouvoirs entraine ce que le projet "Piège de Thucydide" nomme une "friction transactionnelle". Dans cette dynamique, les puissances montantes estiment généralement que les instituions n'évoluent pas assez vite et que ce retard prouve que le pouvoir en place fait tout pour éviter le changement. Les puissances dominantes pensent que la puissance montante pèche par excès d'ambition, et réclament des ajustements rapides à la fois immérités et dangereux.” (page 83)
Pour approfondir la compréhension dudit piège afin d’en tirer un parallèle pragmatique avec le sujet, en voici un résumé par Fabrice Ravel, enseignant en géopolitique :
En outre, la Chine renforce son alliance avec la Russie, qui a récemment été réaffirmée publiquement, lorsque Xi Jinping, abandonnant ainsi la neutralité qu’il avait depuis le début de l’affrontement, a accusé les États-Unis d’avoir déclenché le conflit en Ukraine.
Dans cette continuité, le 27 juin 2023, Reuters rapporte que le ministère Japonais a déclaré que deux frégates de classe Steregushchy avaient été repérées pour la première fois à 70 km au sud-ouest de l'île la plus Occidentale du Japon, Yonaguni, dans la préfecture d'Okinawa, près de Taïwan.
Frégate de classe Steregushchiy de la flotte maritime militaire de Russie.
Par ailleurs, pour davantage comprendre le renforcement des coopérations sino-russe, je vous propose cette vidéo :
Quelques jours plus tard, Xi Jinping déclarait, à propos de la Russie, que :
“Cette relation a largement dépassé le cadre bilatéral et a acquis une importance critique pour le paysage mondial et l'avenir de l'humanité.”
Lors de la dernière rencontre du 21 mars 2023 entre Xi Jinping et Vladimir Poutine, sous les caméras, la fin de leur échange est pour le moins intrigant :
Xi Jinping : « Un changement qui ne s'est pas produit depuis 100 ans arrive. Nous le ferons ensemble. »
Vladimir Poutine : « Je suis d'accord. »
Xi Jinping : « S'il vous plaît, faites attention cher ami. »
“L’armée Chinoisen’hésitera pas un instant à déclencher une guerre, quel qu’en soit le coût, si jamais quelqu’un osait séparer Taïwan de la Chine.” En insistant : Pékin “brisera en mille morceaux” toute tentative d’indépendance de l’île.
Le mercredi 3 août 2022, Mme Pelosi est la plus haute responsable Américaine élue à effectuer un déplacement à Taïwan, une première en 25 ans. Elle déclara :
"Nous n'abandonnerons pas notre engagement envers Taïwan".
Bien que ce ne soit pas l’objet officiel de son déplacement, Mme Pelosi a été aperçue avec Morris Chang, fondateur de TSMC et Mark Liu, PDG de TSMC. Cette entreprise produit la majorité des semi-conducteurs les plus avancés au monde. Je reviens en détail sur ce sujet dans le point 7.
Morris Chang aux côtés de la Présidente de Taïwan et de Nancy Pelosi.
Considérant pour de bon ces propos comme volontaire provocation, le 04 août 2022, la Chine mena des exercices militaires d'une ampleur inédite autour de l'île, en utilisant des tirs d'artillerie à munitions réelles et de longue portée.
Le 22 novembre 2022, le Ministre Chinois de la Défense déclara :
“La résolution de la question de Taïwan est l’affaire du peuple chinois, aucune force extérieure n’a le droit d’interférer”, poursuivant “L'armée chinoise a la ferme volonté, la capacité puissante de vaincre l'ennemi envahisseur et de sauvegarder résolument la réunification nationale”.
Ne s’arrêtant pas à de simples paroles, le 12 décembre 2022, la formation aérienne chinoise repérée dans le détroit de Taïwan a présenté un caractère inédit, celle-ci ayant compté jusqu’à 18 bombardiers stratégiques H-6, à capacité nucléaire. Jamais autant d’appareils de ce type n’avaient été détectés jusqu’à présent par les forces taïwanaises. Selon Joseph Wu, le ministre taïwanais des Affaires étrangères, le nombre d’incursions d’avions militaires Chinoisdans les environs de Taïwan a été multiplié par cinq depuis 2020.
Le 07 mars 2023, Taïwan fait un brutal changement dans sa communication. Il est ici clairement question des incursions répétées de la Chine dans la zone d’identification de défense aérienne taïwanaise. C’est la première fois qu’une déclaration se montre si explicite, quant aux ras-le-bol des excès Chinois :
C’est après plusieurs années de relations tendues, où les deux parties ne communiquaient plus, que le 19 juin 2023, le plus haut diplomate Américain, Anthony Blinken, a effectué une mission de deux jours pour relancer les relations avec la Chine. Bien que les médias relaient qu’il a affirmé que les États-Unis ne reconnaissaient pas l’indépendance de Taïwan, n’allons pas trop vite en besogne.
Cela a toujours été la position Américaine depuis le « Taïwan Relations Act » de 1979. Blinken cherche ici à maintenir l’ambiguïté quant à une intervention en cas d’attaque venant de Chine, après les diverses affirmations de Joe Biden où il indiquait qu’ils interviendraient.
“Pour ce qui est d’envahir Taïwan, la Chine possède actuellement ces capacités-là. Nous devons réfléchir aux conséquences. Nous ne voulons pas faire de provocation, mais si nous les irritons, c’est comme irriter quelqu’un qui emploierait tous les moyens à sa disposition lorsqu’il est irrité. Donc, à notre avis, 2025 est l’année où ils auront les capacités d’invasion les plus complètes.”
Richard Moore, chef des services secrets britanniques (MI6), à propos de la Chine :
“Malgré l'attention portée à la Russie, le chef des services d'espionnage a souligné que la principale préoccupation de la Grande-Bretagne sur la scène mondiale était aujourd'hui la Chine, qu'il a qualifiée d'inévitable.
"Nous consacrons aujourd'hui plus de ressources à la Chine qu'à toute autre mission". Cela reflète "l'importance de la Chine dans le monde" et le "besoin crucial" de comprendre les capacités du gouvernement chinois, a-t-il déclaré.
En ce qui concerne les opérations de renseignement de la Chine en Occident, M. Moore a déclaré : "Comme pour tout ce qui concerne la Chine, il faut tenir compte de son ampleur. Les capacités de la Chine sont "énormes et elle se déploie à l'étranger en grand nombre", a-t-il ajouté.”
Plusieurs hauts responsables militaires américains ont attiré l'attention sur la probabilité d'un conflit direct entre les États-Unis et la Chine dans la région indopacifique. Ainsi, selon l'amiral Michael Studeman, patron du renseignement maritime américain, « la question n'est plus de savoir si Pékin attaquera maisquand».
Déjà en octobre 2022, Mike Minihan, chef du Commandement de la mobilité aérienne, présentait son « Manifeste de la mobilité » lors d'une conférence militaire qui a fait salle comble. Au cours de cette diatribe alarmiste délirante, Minihan affirmait que si les États-Unis n'intensifiaient pas considérablement leurs préparatifs en vue d'une guerre avec la Chine, les enfants américains se retrouveraient « inféodés à un ordre fondé sur des règles qui ne profiteraient qu'à un seul pays [la Chine] ».
Terminons avec les propos suivants, issus de cet article du Wall Street Journal :
"Les ventes d'armes américaines et les livraisons d'armement à Taïwan devraient être plus rapides si les États-Unis veulent dissuader Pékin d'entreprendre une action militaire contre l'île, a déclaré vendredi le plus haut général du Pentagone.
"Je pense que c'est probablement quelque chose qui doit être amélioré", a déclaré le général Mark Milley, président de l'état-major interarmées, à des journalistes à Tokyo.
En mars, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré qu'une évaluation du directeur de la CIA William Burns avait révélé que la Chine avait l'intention de se préparer à envahir Taïwan d'ici 2027, une affirmation rejetée par Pékin."
2027 étant l’hypothèse avancée par l’amiral Phil Davidson en mars 2021, alors commandant américain du théâtre indopacifique, fort de l’avantage numérique qu’aura la Marine chinoise sur celle de l’US Navy :
Rien de sûr, bien évidemment, on ne peut pas savoir précisément quand ils se décideront à potentiellement passer à l’acte. Toutefois, plusieurs éléments indique que lafenêtre temporelle dont ils disposent n’est pas infinie. En effet, la Chine, comme bon nombre de pays développés, va faire face à de nombreux enjeux : démographique, économique (ces deux points se conjuguant) ou encore immobilier.
En ce sens, un article de Bloomberg du 02 juin 2023 nous apprend que Pékin envisage de nouvelles mesures de soutien à l'immobilier pour stimuler l'économie, au travers d’un ensemble de mesures de soutien.
Commençons par la démographie : celle-ci est déjà en baisse. Manque de main d’œuvre, consommation moins importante dans la classe au-dessus de 54 ans, plus assez de jeunes pour supporter le système de retraite… Une démographie déclinante va être un problème de taille pour la croissanceexponentielle souhaitée par la Chine, dans le cadre de leur volonté assumée de dépasser les États-Unis pour accéder à la place de première puissance mondiale.
Finissons avec la partie immobilière, en crise depuis la politique zéro covid de 2020. Le bâtiment représente 30% du PIB et 10% des emplois Chinois. Vous avez sans doute vu, relayé par les médias, les vidéos d’immeubles fraîchement construit, démoli. Le gouvernement Chinois a demandé aux constructeurs de raser ces bâtiments, car désespérément vides, afin d’éviter des coûts d’entretiens. On parle de 30 millions d’appartements invendus, selon le cabinet Capital Economics.
Face à de tels enjeux, au sein même de leur territoire, mener une opération de récupération Taïwanaise lors de la prochaine décennie, serait probablement trop coûteux et ils auraient bien plus important à gérer. Cela est souligné dans ce document du haut commandement de l'Union européenne.
Au sein des livres dénommés “Le droit de la mer de la Chine” et “Sur un terrain dangereux”, les deux auteurs s’affèrent à démontrer que l’objectif nodal de Pékin est en définitive de remodeler l’ordre maritime régionale - aux ramifications internationales - en sa faveur. Les deux auteurs ne parviennent pas à conclure que la Chine tente de réorganiser complètement l'Asie maritime. Ils décrivent plutôt, dans les moindres détails, la manière dont Pékin tente méthodiquement de saper, d'édulcorer et de vider de leur sens les principes qui ont façonné cet ordre maritime fondé sur des règles pendant des décennies. Selon eux, la Chine perçoit le droit international non pas comme quelque chose à respecter, mais plutôt comme quelque chose à adapter pour tenir compte de ses intérêts particuliers et de sa montée en puissance. L'ancien diplomate chinois le plus haut placé, Yang Jiechi, a déclaré que la modification de l'ordre maritime était l'un des principaux objectifs de la mission de la nation, à savoir "participer activement à la révision des règles internationales existantes et à l'établissement de nouvelles règles". Il est ainsi de bon sens de rappeler que le globe étant à 70% composé d’eau :
“Celui qui commande la mer commande le commerce, celui qui commande le commerce commande la richesse du monde, et par conséquent le monde lui-même.”
L’obtention de la suprématie maritime octroierait donc à Pékin une clé névralgique quant à son ambition de surpasser Washington. De fait, le passé de Taiwan revêt un prétexte idoine pour fédérer autour des objectifs multidimensionnels de l’aventure géopolitique à laquelle s’adonne le Parti Communiste Chinois.
D’un point de vue stratégique, la conquête de Taïwan permettrait à la Chine d’exercer une plus grande influence sur les acteurs régionaux. Située dans la première chaîne d’îles, Taipei permettrait à l’APL de projeter sa puissance dans le Pacifique occidental et potentiellement de neutraliser les forces américaines dans la région.
La mer de Chine étant peu profonde, cela les contraints dans le déploiement de leurs sous-marins à emprunter une unique voie. Obtenir le contrôle des îlots du sud inclus dans la ligne à 9 traits leur permettrait d'empêcher, en cas de conflit, le blocage des rares détroit permettant le passage vers l'Océan Indien. Cela leur est essentiel, car sans développement économique, le Parti Communiste Chinois ne peut se maintenir au pouvoir.
Afin d'étendre sa souveraineté, la Chine déploie une stratégie de création d'îles artificielles comportant des pistes d'atterrissage, bases militaires ou encore complexe hôtelier. Pékin veut s'affirmer selon ses règles dans la région :
Par ailleurs, au travers d’un article de The War Zone, nous apprenons que le 5 janvier 2021 :
“Un incident controversé s'est produit dans un secteur stratégique de la mer de Chine méridionale, mettant en cause des avions espions Américains et les forces Chinoises. Selon le South China Morning Post (SCMP), des chercheurs Chinois ont rapporté que trois avions espions Américains étaient impliqués dans une "chasse aux sous-marins Chinois" et qu'un de ces avions s'était approché à moins de 150 kilomètres de Hong Kong, suscitant une réaction importante de l'Armée populaire de libération.
Le commandement Américain pour l'Indo-Pacifique (INDOPACOM) a confirmé que des forces Chinoises avaient intercepté à deux reprises un avion de patrouille maritime de la marine Américaine à l'extrémité nord de la mer de Chine méridionale, mais a nié que l'avion ait volé anormalement près de Hong Kong.
L'incident met en évidence l'importance stratégique de la zone entre Hainan et l'île Woody, qui est un passage crucial pour les sous-marins Chinois et constitue un point d'étranglement pour la lutte anti-sous-marine et la surveillance sous-marine. Le document de recherche Chinois cité par le SCMP souligne les préoccupations de l'APL quant à la sécurité nationale de la Chine et décrit les activités Américaines comme une menace pour les sous-marins Chinois.
Bien que certains détails de l'incident restent contestés et que des informations indépendantes n'aient pas pu être vérifiées, l'article souligne les tensions persistantes entre les États-Unis et la Chine dans la mer de Chine méridionale, ainsi que les préoccupations de l'APL concernant les capacités Américaines dans cette zone hautement stratégique.”
En conséquence, Pékin serait en mesure de contraindre davantage les acteurs régionaux à se conformer à ses préférences dans les mers de Chine méridionale et orientale. L’enjeu est de taille, aussi bien l’Australie que le contrôle sur l'archipel des Senkaku prend une dimension géopolitique inédite.
De plus, annoncé par le Premier ministre Li Keqiang lors de la 12e Session plénière de l’Assemblée du peuple le 5 mars 2015, la Chine a un objectif d’indépendance technologique nommé “Made in China 2025”. Annexer Taïwan pour récupérer leur production de semi-conducteurs, serait extrêmement bénéfique pour la réussite de cet objectif, même bien au-delà de ce dernier.
Aujourd’hui, seuls deux vrais géants producteurs de semi-conducteurs avancés existe : Samsung en Corée du Sudet Taiwan (TSMC), qui produisent 90% de la demande mondiale (pour approfondir le sujet, regardez ce reportage d’Arte). Ainsi, détenir un tel monopole démultiplierait la puissance technologique Chinoise. Cependant, il faut noter que les probabilités que ces bâtiments restent intacts en cas d’invasion, sont faibles. Ils pourraient très bien être sabotés ou détruits. Les coûts de réparations seraient déments. Une équipe de chercheurs a testé 24 scénarios, en cas d’invasion Chinoise, que vous pouvez retrouver ici.
Passé inaperçu, l’administration Biden a lancéuneoffensive technologique contre la Chine, par le biais de sanctions. En effet, cet acte de guerre économique, a pour but de ralentir le développement économique de l’Empire du Milieu.
Dans tous les cas, un conflit serait dramatique non seulement pour les deux belligérants, mais aussi pour le reste du monde, aussi bien sur le plan technologique que militaire. Sans réponse des États-Unis à une action Chinoise d’ampleur, l’OTAN viendrait à s’effondrer :
Si l’article vous plaît, n’hésitez pas à le partager, merci par avance !
Début 2024, le test par l’US Air Force d’un missile hypersonique effectué depuis l'île de Guam, constitue un message stratégique adressé à Pékin : les États-Unis comptent bien jouer dans la même course. Il est ici important de préciser que la Chine a effectué bien plus de tests hypersoniques que les États-Unis. À ce titre, cet essai était capital.
En 2021, le général John Hyten, alors vice-président de l'état-major interarmées, a déclaré que la Chine avait effectué des "centaines" d'essais hypersoniques au cours des cinq années précédentes, alors que les États-Unis n'en avaient mené que neuf. (twz)
D’autre part, il faut aussi prêter attention aux nombreuses déclarations de militaires Américains, de plus en plus alarmistes :
Le 27 janvier 2023, c’est au tour d’un général quatre étoiles de l'armée de l'air, d’envoyer un mémo aux officiers qu'il commande, dans lequel il prédit que les États-Unis seront en guerre contre la Chine dans deux ans, et leur demande de se préparer en tirant "un chargeur" sur une cible,etde "viser la tête" ; constituant l'avertissement le plus spectaculaire jamais formulé par un officier supérieur. Ce dernier a indiqué à ses subordonnés qu'il attend d'eux qu'ils agissent avec un sentiment d'urgencepouraméliorer l'état de préparation du commandement.
En mars 2023, selon le New York Times, le Corps des Marines a entrepris d'entraîner des unités àdes offensives sur les plages, là où le Pentagone pense que les premières batailles avec la Chine sont susceptibles de se dérouler, le long de « la première chaîne d'îles » qui comprend « Okinawa et Taiwan jusqu'à la Malaisie, ainsi que la mer de Chine méridionale et les îles disputées dans les Spratleys et les Paracels ».
Le 12 juin 2023, l'administration Biden a ajouté 43 entités à une liste de contrôle des exportations pour la formation de pilotes militaires Chinois et d'autres activités qui menacent la sécurité nationale des États-Unis. Les entreprises figurant sur cette liste ne peuvent recevoir d'exportations Américaines pour des activités jugées contraires aux intérêts des États-Unis. Outre le recrutement de pilotes occidentaux pour former les pilotes de l'Armée populaire de libération aux manœuvres des avions Occidentaux, des entreprises ont été ajoutées à la liste pour l'acquisition d'articles d'origine Américaine destinés à soutenir la modernisation militaire de la Chine, notamment le développement d'armes hypersoniques et la modélisation de vols hypersoniques, a indiqué le ministère du commerce dans un communiqué.
Dans le même temps, l'armée américaine sécurise un nouvel accès aux principales bases philippines dans la foulée d'une refonte de la posture des forces américaines au Japon. L'expansion implique l'accès aux bases militaires philippines, ce qui, selon les analystes, pourrait donner aux forces américaines une position stratégique à partir de laquelle monter des opérations,en cas de conflit. C’est donc dans cette logique qu’un exercice militaire, comprenant plus de 17 000 soldats, entre les États-Unis et les Philippines, a eu lieu le 11 avril 2023.
Militaire Philippin aux côtés d’un militaire Américain.
Les États-Unis ont déclaré, le 10 février 2023, avoir signé un protocole d'accord avec les États fédérés de Micronésie, et négocient le renouvellement des accords de coopération, qui donnent aux États-Unis l'accès à de vastes étendues du Pacifique à des fins de défense.
Le 23 février 2023, les Américains ont quadruplé le nombre de troupes déployées à Taïwan, afin de renforcer un programme de formation pour l'armée de l'île. L'augmentation prévue serait le plus grand déploiement de forces depuis des décennies par les États-Unis à Taipei, alors que les deux pays se rapprochent pour contrer la puissance militaire croissante de la Chine.
Il est évident qu’en très peu de temps, ils cherchent à drastiquement renforcer leur présence régionale. Au passage, le Japon et les Philippines ont convenu de renforcer fortement leurs liens de défense, permettant aux troupes de Tokyo un accès amélioré à Manille. En ce sens, un article de Reuters datant du 16 juin 2023 nous apprend que :
“Le Japon prépare une aide militaire pour les Philippines afin de sécuriser les approches maritimes et de protéger le flanc occidental de Taïwan, selon des responsables.
Trois représentants du gouvernement Japonais impliqués dans la planification de la stratégie de sécurité nationale ont déclaré à Reuters que Washington conseillait le Japon sur ce qu'il devait fournir car il entretenait des relations militaires étroites avec les Philippines.
Le conseiller à la sécurité nationale du président Américain Joe Biden, a rencontré vendredi ses homologues Japonais et Philippin, pour la première d'une série de réunions régulières visant à discuter de la coopération en matière de sécurité.”
La Corée du Nord avec l’Est, la Corée du Sud avec l’Ouest
Alors que Xi Jinping a fait part au dirigeant nord-coréen Kim Jong Un de son désir de faire passer à “l'étape supérieure” la coopération entre les deux pays, et que Poutine veut ”renforcer la coopération” entre la Russie et la Corée du Nord, Biden accueillera ses homologues japonais et sud-coréens dans le Maryland. C'est la première fois que les dirigeants des trois pays se réunissent séparément pour discuter de questions trilatérales.
Le Washington Post nous apprend ici les principaux axes que cette réunion aborde :
“Les exercices militaires trilatéraux occasionnels deviendront annuels, les exercices de défense contre les missiles balistiques deviendront réguliers et l'échange de données sur les menaces de missiles balistiques nord-coréens se renforcera. Une ligne téléphonique sécurisée sera mise en place pour permettre aux dirigeants de rester en contact en temps de crise et en temps de paix.
Les représentants des trois pays affirment que leur objectif est d'institutionnaliser leur partenariat, notamment en organisant des réunions annuelles au niveau des dirigeants, afin de résister aux changements de politique intérieure.
Les trois pays s'efforceront également d'aligner leurs efforts d'assistance à la sécurité en Asie du Sud-Est et dans les îles du Pacifique afin de garantir la complémentarité des formations et des ressources.
En ce qui concerne la sécurité économique, les responsables devraient annoncer des initiatives visant à renforcer les chaînes d'approvisionnement en technologies essentielles, telles que les semi-conducteurs et les batteries de véhicules électriques, notamment par le biais d'un système d'"alerte précoce" en cas de pénurie.
Le président Biden, le premier ministre japonais Fumio Kishida et le président sud-coréen Yoon Suk Yeol se saluent avant une réunion trilatérale lors du sommet du Groupe des Sept à Hiroshima, au Japon, le 21 mai. (Brendan Smialowski/AFP/Getty Images)
Les tensions politiques dans les relations entre le Japon et la Corée du Sud, qui ont ralenti le flux d'informations relatives à la défense entre Tokyo et Séoul, "ont constitué un fardeau important pour les planificateurs et les opérateurs militaires américains", a déclaré M. Russel, ancien diplomate américain de haut rang en Asie. "L'élimination de cet ensemble d'obstacles ouvre réellement la porte à une défense beaucoup plus efficace et, par conséquent, à une dissuasion plus puissante.
Le public sud-coréen reste sceptique et le niveau de confiance entre les armées des deux pays n'est pas très élevé, a déclaré Choi Eunmi, un expert des relations Corée-Japon à l'Asan Institute for Policy Studies à Séoul.”
En réaction à cette annonce, la Chine a organisé des exercices militaires conjoints avec la Russie. En effet, 11 navires chinois et russes, dont des destroyers, ont été repérés entre les îles méridionales de la préfecture japonaise d'Okinawa, au nord-est de Taïwan :
Une image fixe d'une vidéo, publiée par le ministère russe de la Défense, montre ce qui semble être des navires russes et chinois patrouillant conjointement dans l'océan Pacifique et organisant des exercices navals en mer de Chine orientale. Credit : Russian Defense Ministry, via Reuters
Exercice interarmées d’ampleur
Les éléments suivants sont issus de cet article de “The War Zone” :
“Dans la continuité de ces alliances, l’île de Guam, territoire insulaire américain de Micronésie situé dans la partie ouest de l'océan Pacifique, a accueilli le plus grand exercice de mobilité de l'armée de l'air, où 70 transporteurs aériens de sept pays, dont les États-Unis, se sont entraînés à combattre sur le théâtre du Pacifique. Cet exercice intervient alors que les États-Unis, leurs alliés et leurs partenaires cherchent à défier la Chine dans le Pacifique.
En effet, “l'opération Mobility Guardian se déroule normalement au-dessus des États-Unis continentaux et nous l'avons déplacée sur le théâtre qui compte", a déclaré le général Minihan. “Nous allons comprendre intimement ce qu'est la tyrannie de la distance et ce qu'est la tyrannie de l'eau.”
Le MG23 vise également à combler des lacunes spécifiques en matière d'intégration entre les nations alliées et partenaires dans le contexte du transport aérien. "Pouvons-nous opérer au rythme requis pourremporter la victoire ? Pouvons-nous opérer à un rythme supérieur à celui de nos adversaires potentiels ? a fait remarquer M. Mininhan. "Ces lacunes nécessitent une intégration : il ne peut y avoir d'opérations intégrées sans une planification intégrée à l'avance.”
Par-dessus tout, un combat dans le Pacifique sera largement dominé par une logistique complexe. Le transport aérien jouera un rôle essentiel dans ce combat, et le fait que le MG23 se produise sur ce même théâtre d'opérations est à la fois pertinent et révélateur.”
Dans un article du Washington Post, certaines précisions sont portées à notre connaissance, vis-à-vis de l’alarmisme volontaire de Minihan :
"Il ne doit y avoir aucune ambiguïté sur mes attentes", a déclaré Mme Minihan. "Je n'essaie pas d'être quelqu'un que je ne suis pas, ni d'utiliser le théâtre ou un piédestal. J'essaie simplement de faire en sorte que mon commandement soit prêt à gagner si on fait appel à lui".
Minihan a déclaré au Washington Post que l'une des observations les plus fréquentes qu'il a entendues de la part des aviateurs qui ont participé à l'évacuation de l'Afghanistan est qu'ils auraient aimé savoir à quel point les conditions seraient difficiles afin de mieux se préparer. Il se sent obligé de s'assurer qu'ils savent maintenant "ce qu'il en sera vraiment" si un conflit éclate. "Lorsque vous vous retrouvez dans des situations où vous devez faire face aux réalités de l'écart entre ce que vous avez et ce que vous souhaiteriez avoir, cet écart est comblé par le courage et la ténacité", a déclaré Minihan lors de l'entretien. "Préparer notre équipe à combler ce fossé à grande échelle est d'une importance capitale.”
Le personnel de l'armée de l'air se rassemble autour de Minihan au début du mois sur la base aérienne d'Andersen à Guam, alors que le général observe certains aspects de l'exercice Mobility Guardian. (Sergent-chef Malissa Lott)
Un haut fonctionnaire de la défense américaine s'est dit incrédule en apprenant l'existence de cette note et s'est demandé si Pékin la considérerait comme une escalade. Un autre responsable de la défense a déclaré que Minihan conservait la confiance des hauts dirigeants, ajoutant que "lorsque nous perdons confiance dans les dirigeants, nous leur retirons le commandement".
Le général Darren Cole, officier supérieur de l'état-major de M. Minihan, a déclaré que le délai de deux ans prévu par le général pour une guerre avec la Chine n'était "jamais" évoqué au sein de l'armée. En revanche, le sentiment d'urgence, selon M. Cole, estomniprésent.
"Comme tout le monde, je ne pense pas que cette guerre soit inévitable", a déclaré M. Minihan. "... Mais, vous savez, le facteur de dissuasion naît de la préparation, tout comme la victoire décisive.”
Le CSIS, cercle de réflexion, d'influence et de conseil américain en matière de politique étrangère, a établi un rapport délivrant une analyse comparative de la base industrielle de défense de la Chine et de celle des États-Unis, et conclut que la Chine est de plus en plus sur un pied de guerre et, dans certains domaines, dépasse l'industrie américaine :
"Une grande partie du problème réside dans le fait que l'écosystème de la défense américaine reste sur une base de temps de paix.
La base industrielle de défense des États-Unis et l'écosystème de défense au sens large n'ont toujours pas la capacité de répondre aux besoins de production de l'armée américaine dans un environnement de sécurité compétitif. Les États-Unis n'ont pas la capacité de réagir rapidement et à grande échelle.
Selon le Pentagone, Pékin envisage de tripler son nombre d'ogives nucléaires pour en atteindre 900 d'ici 2035. Dans la continuité de cet objectif, nous apprenons par un rapport daté du 12 juin 2023, une hausse de 20% en un an de leur nombre d’ogives nucléaires.
“Le ballon espion chinois présumé qui a été abattu aux États-Unis au début de l'année utilisait certaines technologies américaines, selon une analyse préliminaire du FBI.
Les autorités Américaines insistent sur le fait que le ballon, qui a survolé des installations sensibles de missiles nucléaires dans le Montana, était destiné à l'espionnage. Ils affirment qu'il transportait une charge utile importante - de la taille de trois bus scolaires - comprenant du matériel de surveillance et d'autres équipements permettant d'espionner les sites militaires Américains tout en violant l'espace aérien des États-Unis.”
Au travers d'un article du New York Times, nous apprenons que des pirates Chinois, travaillant probablement pour l'APL, ont implantés un logiciel malveillant visant les services publics ordinaires qui desservent souvent à la fois les populations civiles et les bases militaires voisines :
“Le logiciel malveillant, a déclaré un responsable du Congrès, était essentiellement "une bombe à retardement" qui pourrait donner à la Chine le pouvoir d'interrompre ou de ralentir les déploiements militaires américains ou les opérations de réapprovisionnement en coupant l'électricité, l'eau et les communications avec les bases militaires américaines. Mais son impact pourrait être beaucoup plus large, car cette même infrastructure alimente souvent les maisons et les entreprises des Américains ordinaires, selon des responsables américains.
Plus d'une douzaine de responsables américains et d'experts de l'industrie ont déclaré lors d'entretiens au cours des deux derniers mois que l'effort chinois allait bien au-delà des systèmes de télécommunications et était antérieur au rapport de mai d'au moins un an. Ils ont déclaré que les efforts du gouvernement américain pour traquer le code et l'éradiquer étaient en cours depuis un certain temps. La plupart ont parlé sous couvert d'anonymat pour discuter d'évaluations confidentielles et, dans certains cas, classifiées.
Ils disent que les enquêtes jusqu'à présent montrent que l'effort chinois semble plus répandu - aux États-Unis et dans les installations américaines à l'étranger - qu'ils ne l'avaient initialement imaginé. Mais les responsables reconnaissent qu'ils ne connaissent pas toute l'étendue de la présence du code dans les réseaux du monde entier, en partie parce qu'il est si bien caché.
Mais presque tous ces cas concernaient la collecte de renseignements. La découverte du code malveillant dans l'infrastructure américaine, a déclaré l'un des plus hauts conseillers de M. Biden, "soulève la question de savoir à quoi, exactement, ils se préparent".
Si gagner un avantage dans une confrontation à Taiwan est au cœur de l'intention de la Chine, ralentir les déploiements militaires américains de quelques jours ou semaines pourrait donner à la Chine une fenêtre dans laquelle elle aurait plus de facilité à prendre le contrôle de l'île par la force.”
Il est aussi mentionné que ces pratiques sont monnaie courante dans les coulisses, bien qu’une telle offensive est étonnement nouvelle grâce à l’évolution de la méthodologie Chinoise, se sophistiquant davantage dernièrement.
Dans le désert Chinois, des images satellites semblent montrer des maquettes de navires de guerre Américains :
Je vous conseille vivement de regarder ce documentaire dénommé : “Chine - États-Unis, la nouvelle guerre froide”, produit par France TV, que vous pouvez retrouver ici. Ainsi, j’en ai sélectionné trois extraits sensiblement importants. Dans le premier, James Fanell, ancien directeur des opérations de renseignement pour la flotte du Pacifique de l’US Navy, avertit que bien qu'il y ait un écart considérable entre le budget militaire Chinois et celui des États-Unis, la parité de pouvoir d'achat fait que la Chine produit bien plus que les États-Unis. On y apprend aussi que les dépenses militaire Chinoises sont passées en 27 ans de 14à 619,5milliards de dollars!
Pour agrémenter les propos de James Fanell, retrouvez ici un article complet au sujet des capacités de construction navale de la Chine, 200 fois supérieures à celle des États-Unis.
Dans ce deuxième extrait, les missiles hypersoniques que les Chinois possèdent sont abordés. Cela représente une réelle menace et c’est en ce sens que depuis 2018, les Américains ont investi plus de 12 milliards de dollars dans le développement de ces vecteurs. À ce titre :
En 2021, le général John Hyten, alors vice-président de l'état-major interarmées de l'armée de l'air, déclara que Pékin avait procédé à des "centaines" d'essais hypersoniques au cours des cinq années précédentes, quand Washington n'en avaient effectué que neuf. (twz.com)
Enfin, dans ce troisième extrait, il est mis en exergue le fait est que la Chine craint le développement en Indopacifique, d'une sorte d'OTAN, notamment via l’AUKUS (alliance militaire tripartite formée par l'Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni), visant à entraver l'expansionnisme Chinois dans la région. Dans un but stratégique clé pour les États-Unis : le maintien de leur hégémonie.
“Le ministre des affaires étrangères, Qin Gang, a accusé mardi les États-Unis d'avoir une vision gravement déformée de la Chine, ce qui ressort clairement de leur réaction excessive lorsqu'ils ont abattu un ballon chinois dans l'espace aérien américain le mois dernier, provoquant ainsi une crise diplomatique.
“Si les États-Unis ne freinent pas et continuent à s'engager sur la mauvaise voie, aucun garde-fou ne pourra arrêter le déraillement. Les relations tomberont inévitablement dans le conflit et la confrontation. Qui en supportera les conséquences catastrophiques ?”
Ses remarques font suite à des commentaires virulents que le président chinois Xi Jinping a formulés lundi lors d'une réunion à huis clos des délégués, selon l'agence de presse officielle Xinhua. M. Xi avait déclaré : "Les pays occidentaux, menés par les États-Unis, ont mis en œuvre un endiguement, un encerclement et une répression tous azimuts de la Chine, ce qui a entraîné des défis graves et sans précédent pour le développement de notre pays".
M. Qin a également déclaré que la stratégie Indopacifique des États-Unis et leurs prétentions à façonner l'environnement stratégique régional n'étaient qu'une ruse pour contenir la Chine, la qualifiant de "version Asie-Pacifique de l'OTAN", la principale alliance militaire de l'Occident.
Acerbité rhétorique
Un article du Foreign Affairs datant du 29 mars 2023, met en avant les modifications de lois et de rhétorique de Xi Jinping. Je vous ai traduit les éléments les plus importants :
“Le dirigeant chinois Xi Jinping affirme qu'il se prépare à la guerre. Lors de la réunion annuelle du parlement chinois et de son principal organe consultatif politique en mars, M. Xi a abordé le thème de la préparation à la guerre dans quatre discours distincts, demandant notamment à ses généraux d'"oser se battre".
Au cours des derniers mois, Pékin a dévoilé de nouvelles lois sur la préparation militaire, de nouveaux abris antiaériens dans les villes situées de l'autre côté du détroit de Taïwan et de nouveaux bureaux de "mobilisation pour la défense nationale" dans tout le pays.
Il est trop tôt pour dire avec certitude ce que ces développements signifient. Le conflit n'est ni certain ni imminent. Mais quelque chose a changé à Pékin.
En décembre, Pékin a promulgué une nouvelle loi qui permettrait à l'Armée populaire de libération d'activer plus facilement ses forces de réserve et d'institutionnaliser un système de réapprovisionnement des troupes de combat en cas de guerre. De telles mesures, comme l'ont noté les analystes Lyle Goldstein et Nathan Waechter, suggèrent que Xi pourrait avoir tiré des leçons des échecs du président russe Vladimir Poutine en Ukraine en ce qui concerne la mobilisation militaire.
En février, l'organe délibérant suprême de l'Assemblée nationale populaire a adopté la décision relative à l'ajustement de l'application de certaines dispositions de la loi de procédure pénale aux militaires en temps de guerre. Selon le quotidien d'État People's Daily, cette décision confère à la Commission militaire centrale le pouvoir d'ajuster les dispositions légales, notamment en ce qui concerne "la juridiction, la défense et la représentation, les mesures obligatoires, le dépôt des dossiers, l'enquête, les poursuites, le procès et l'exécution des peines". Bien qu'il soit impossible de prédire comment cette décision sera utilisée, elle pourrait devenir une arme pour cibler les personnes qui s'opposent à une prise de contrôle de Taïwan. L'APL pourrait également l'utiliser pour revendiquer une juridiction légale sur un territoire potentiellement occupé, tel que Taïwan. Enfin, Pékin pourrait l'utiliser pour contraindre les citoyens chinois à soutenir ses décisions en temps de guerre.
Depuis décembre, le gouvernement Chinois a également ouvert une série de centres de recrutement dans tout le pays. Dans le même temps, les villes de la province de Fujian, de l'autre côté du détroit de Taïwan, ont commencé à construire ou à moderniser des abris antiaériens et au moins un "hôpital d'urgence en temps de guerre", selon les médias d'État Chinois. En mars, la province de Fujian et plusieurs villes de la province ont commencé à empêcher les adresses IP étrangères d'accéder aux sites web du gouvernement, peut-être pour empêcher le suivi des préparatifs de guerre de la Chine.
Mais les moments les plus révélateurs de ces deux sessions, sans surprise, ont concerné Xi lui-même. Le dirigeant Chinois a prononcé quatre discours en tout : un devant les délégués de la Conférence consultative politique du peuple Chinois, deux devant le Congrès national du peuple et un devant les chefs militaires et paramilitaires. Dans ces discours, il a décrit un paysage géopolitique sombre, désigné les États-Unis comme l'adversaire de la Chine, exhorté les entreprises privées à servir les objectifs militaires et stratégiques de la Chine et réaffirmé qu'il considérait l'unification de Taïwan et de la Chine continentale comme essentielle au succès de sa politique emblématique visant à réaliser "le grand rajeunissement de l'ethnie chinoise".
Dans un discours prononcé le 6 mars, M. Xi a semblé préparer la base industrielle de la Chine à la lutte et au conflit. "Dans la période à venir, les risques et les défis auxquels nous sommes confrontés ne feront qu'augmenter et s'aggraver", a-t-il prévenu. "Ce n'est que lorsque tous les citoyens penseront de la même manière, travailleront dur, s'entraideront, s'uniront, oseront se battre et sauront le faire qu'ils pourront continuer à remporter de nouvelles et plus grandes victoires. Pour aider le PCC à remporter ces "plus grandes victoires", il s'est engagé à "guider correctement" les entreprises privées pour qu'elles investissent dans des projets considérés comme prioritaires par l'État.
Dans son troisième discours, prononcé le 8 mars devant des représentants de l'APL et de la police armée populaire, M. Xi a déclaré que la Chine devait concentrer ses efforts d'innovation sur le renforcement de la défense nationale et mettre en place un réseau de forces de réserve nationales qui pourraient être mobilisées en temps de guerre. M. Xi a également appelé à une campagne d'"éducation à la défense nationale" pour unir la société derrière l'APL, en s'inspirant du Mouvement de soutien double, une campagne menée en 1943 par les communistes pour militariser la société dans leur région de base de Yan'an.
Xi intensifie actuellement une campagne de dix ans visant à briser les principales dépendances économiques et technologiques à l'égard du monde démocratique dirigé par les États-Unis. Il le fait en prévision d'une nouvelle phase de "lutte" idéologique et géostratégique, comme il le dit lui-même. Ses messages sur la préparation à la guerre et son assimilation du rajeunissement national à l'unification marquent une nouvelle étape dans sa campagne de guerre politique visant à intimider Taïwan. Il est clairement disposé à recourir à la force pour prendre l'île.”
Passant des paroles aux actes, le contre-amiral Geoffroy d'Andigné, commandant de la zone Asie Pacifique et des forces armées en Polynésie française indique ceci :
Nous constatons un changement depuis le 20e congrès du Parti communiste chinois en octobre. Xi Jinping a demandé à son armée d’améliorer son niveau opérationnel. On voit depuis des choses qu’on ne voyait pas avant, comme des unités qui sortent plus loin que la première chaîne d’îles. En fin d’année dernière, les Chinois se sont approchés de notre zone économique exclusive (ZEE) en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie. La manœuvre visait à nous dire : "Nous sommes une marine océanique."
En parallèle, dans la première chaîne d’îles nous observons une pression accrue avec une volonté de faire évoluer le statu quo. La Chine a recours à une politique du fait accompli s’agissant des espaces qu'elle revendique. L’emploi de la force non létale (lasers et canons à eau) par les garde-côtes chinois est désormais d’actualité. Les navires chinois nous demandent aussi sans retenue de modifier nos routes de navigation en mer de Chine, ce que nous ne faisons pas bien sûr. Depuis la visite de Nancy Pelosi à Taïwan, il y a désormais une présence permanente de navires chinois autour de l’île. Dans le détroit, la ligne médiane est régulièrement franchie par les aéronefs et des drones font aussi le tour de l’île.
Entre les navires de guerre, sous-marins, véhicules de combat, avions de chasse et les drones en tout genre, le déploiement massif d’algorithmes autonomes pourrait faire penser à des scènes de jeu vidéo, pour autant, la dissuasion permise par cette dystopique technologie pourrait revêtir une nouvelle forme surpassant la menace nucléaire.
En effet, l’usage d’une seule bombe nucléaire menacerait certainement l’humanité, là où l’intégration d’IA permet d’être opérationnelle sans condition ou risques majeurs quelconque, réduit drastiquement les coûts de productions, démultiplie les capacités des armées puisque jusqu’ici, ces dernières étaient soumises aux contraintes humaines. Nous assistons à une révolution absolument stupéfiante, mais tellement inquiétante !
De fait, selon où le curseur incorporé à la programmation de l’appareil est situé, ce dernier peut prendre une forme futuriste absolument sidérante. Le champ des possibles en ce qui concerne les capacités desdites IA sont on ne peut plus prolixes à énumérer, je pense en particulier à leur autonomie décisionnelle, l’interopérabilité permise avec les unités en tout genre, le ciblage extrêmement précis des cibles… Autant dire que l’on n’a pas idée des prochains cas d’utilisation qui vont être développés.
Au sein d’un article de reuters nommé “Dans le cadre du concours d'IA entre les États-Unis et la Chine, la course au déploiement de robots tueurs est lancée” est clairement décrit le tournant majeur que l’intelligence artificielle va constituer dans le paysage militaire :
“Le long du port de Sydney, des ingénieurs travaillent sur un sous-marin qui sera propulsé par l'intelligence artificielle et n'aura pas d'équipage humain. Ce projet s'inscrit dans le cadre d'une compétition entre les États-Unis, leurs alliés et la Chine pour la mise au point d'armes contrôlées par l'intelligence artificielle et fonctionnant de manière autonome, notamment des navires de guerre et des avions de chasse. L'issue de cette compétition pourrait déterminer l'équilibre des forces au niveau mondial.
Pour relever le défi de la montée en puissance de la Chine, la marine australienne effectue deux plongées très différentes dans la technologie avancée des sous-marins.
L'une est coûteuse et lente : Pour une nouvelle force de 13 sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire, le contribuable australien devra débourser en moyenne plus de 28 milliards de dollars australiens (18 milliards de dollars) chacun. Et le dernier sous-marin n'arrivera que bien après le milieu du siècle.
L'autre solution est bon marché et rapide : il s'agit de lancer trois sous-marins sans pilote, dotés d'une intelligence artificielle, appelés Ghost Sharks. La marine dépensera un peu plus de 23 millions de dollars australiens pour chacun d'entre eux, soit moins d'un dixième de 1 % du coût de chaque sous-marin nucléaire que l'Australie recevra. Les Ghost Sharks seront livrés à la mi-2025.
Les deux navires diffèrent fortement en termes de complexité, de capacité et de dimension. Le Ghost Shark sans équipage a la taille d'un bus scolaire, tandis que le premier sous-marin nucléaire australien aura la longueur d'un terrain de football et comptera 132 membres d'équipage. Mais l'écart considérable entre leur coût et leur vitesse de livraison révèle comment l'automatisation alimentée par l'intelligence artificielle est sur le point de révolutionner les armes, la guerre et la puissance militaire - et de façonner la rivalité croissante entre la Chine et les États-Unis. L'Australie, l'un des plus proches alliés des États-Unis, pourrait disposer de dizaines de robots autonomes létaux patrouillant dans les profondeurs de l'océan des années avant que son premier sous-marin nucléaire ne parte en patrouille.
Selon Shane Arnott, l'absence de cocon pour l'équipage transforme radicalement la conception, la fabrication et les performances des sous-marins. Il est vice-président senior de l'ingénierie chez l'entreprise de défense américaine Anduril, dont la filiale australienne construit les sous-marins Ghost Shark pour la marine australienne.
"Une grande partie des dépenses et des systèmes sont consacrés au soutien des humains", a déclaré M. Arnott lors d'un entretien dans les bureaux de l'entreprise à Sydney.
Si l'on supprime les hommes, les sous-marins deviennent beaucoup plus faciles et moins coûteux à construire. Tout d'abord, le Ghost Shark n'a pas de coque pressurisée, c'est-à-dire le vaisseau tubulaire en acier à haute résistance qui protège l'équipage et les composants sensibles d'un sous-marin de l'immense force exercée par l'eau en profondeur. L'eau s'écoule librement à travers la structure du Ghost Shark. Cela signifie qu'Anduril peut en construire beaucoup, et rapidement.
La production rapide est le plan de l'entreprise. M. Arnott n'a pas voulu dire combien de Ghost Sharks Anduril avait l'intention de fabriquer si elle obtenait d'autres commandes en Australie. Mais l'entreprise est en train de concevoir une usine pour construire "à l'échelle", a-t-il déclaré. Anduril vise également à construire ce type de sous-marin pour les États-Unis et leurs alliés, notamment la Grande-Bretagne, le Japon, Singapour, la Corée du Sud et des clients en Europe, a déclaré l'entreprise à Reuters.
Certains grands stratèges militaires affirment que l'IA marquera un tournant dans la puissance militaire, aussi spectaculaire que l'introduction des armes nucléaires. D'autres mettent en garde contre de graves dangers si les robots pilotés par l'IA commencent à prendre des décisions mortelles de manière autonome, et ont appelé à une pause dans la recherche sur l'IA jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé sur la réglementation relative à l'application militaire de l'IA.
Robots tueurs
Ces programmes reviennent à développer des robots tueurs pour combattre en tandem avec des décideurs humains. Selon les analystes militaires, ces robots - dont certains sont conçus pour opérer en équipe avec des navires, des avions et des troupes au sol conventionnels - ont déjà le potentiel d'augmenter considérablement la puissance de feu et de changer la façon dont les batailles sont menées.
Certains, comme le Ghost Shark, sont capables d'effectuer des manœuvres auxquelles aucun véhicule militaire conventionnel ne pourrait survivre, comme plonger à des milliers de mètres sous la surface de l'océan.
Plus révolutionnaire encore que les armes autonomes, l'IA pourrait informer les commandants militaires et les aider à décider de la manière de combattre, en absorbant et en analysant les énormes quantités de données recueillies par les satellites, les radars, les réseaux de sonars, les services de renseignement d'origine électromagnétique et le trafic en ligne. Les technologues affirment que ces informations sont devenues si volumineuses qu'il est impossible pour les analystes humains de les assimiler. Les systèmes d'IA formés à l'analyse de ces données pourraient permettre aux commandants de mieux comprendre, et plus rapidement, le champ de bataille et de disposer d'un éventail d'options pour les opérations militaires.
Les conflits pourraient également être sur le point de devenir très personnels. La capacité des systèmes d'IA à analyser les images de surveillance, les dossiers médicaux, le comportement sur les médias sociaux et même les habitudes d'achat en ligne permettra ce que les technologues appellent le "microciblage", c'est-à-dire des attaques par drones ou par armes de précision contre des combattants ou des commandants clés, même s'ils sont loin des lignes de front. Le ciblage réussi par Kiev de hauts responsables militaires russes dans le conflit ukrainien en est un premier exemple.
L'IA pourrait également être utilisée pour cibler des non-combattants. Des scientifiques ont averti que des essaims de petits drones meurtriers pourraient cibler de grands groupes de personnes, comme l'ensemble de la population des hommes en âge de servir dans une ville, une région ou un groupe ethnique donné.
"Ils pourraient éliminer, par exemple, tous les hommes âgés de 12 à 60 ans dans une ville", a déclaré l'informaticien Stuart Russell lors d'une conférence de la BBC sur le rôle de l'IA dans la guerre, diffusée à la fin de 2021. "Contrairement aux armes nucléaires, elles ne laissent pas de cratère radioactif et conservent intacts tous les biens matériels de valeur", a ajouté M. Russell, professeur d'informatique à l'université de Californie à Berkeley.
Les robots de combat à réaction, par exemple, pourraient effectuer des manœuvres que le corps humain ne tolérerait pas. Il s'agirait notamment de virages serrés impliquant des forces G extrêmes, qui peuvent provoquer l'évanouissement des pilotes. Les drones aériens peuvent également se passer des cockpits pressurisés, des réserves d'oxygène et des sièges éjectables nécessaires à un pilote humain.
Comme de nombreux robots sont relativement bon marché - quelques millions de dollars pour un drone de combat avancé, contre des dizaines de millions pour un avion de combat piloté - les pertes pourraient être plus facilement absorbées. Pour les commandants, cela signifie qu'un risque accru pourrait devenir acceptable. Selon des experts militaires occidentaux, un robot éclaireur pourrait s'approcher d'une position terrestre ennemie et renvoyer des images haute définition des défenses et des obstacles, même s'il est ensuite détruit.
Qui gagne ?
Jusqu'à présent, il est difficile de dire qui est en train de gagner la bataille pour la maîtrise des armes dotées d'IA. L'énorme secteur manufacturier sophistiqué de la Chine lui confère des avantages en matière de production de masse. L'Amérique reste le siège de la plupart des entreprises technologiques et logicielles dominantes et les plus innovantes du monde. Mais les projets des deux parties sont entourés d'un secret absolu.
Pékin ne publie aucune ventilation détaillée de ses dépenses croissantes en matière de défense, y compris en ce qui concerne l'IA. Toutefois, les informations disponibles sur les dépenses consacrées à la recherche militaire en matière d'IA montrent que les dépenses liées à l'IA et à l'apprentissage automatique ont fortement augmenté au cours de la décennie qui s'est écoulée depuis 2010.
En 2011, le gouvernement chinois a dépensé environ 3,1 millions de dollars pour la recherche non classifiée sur l'IA dans les universités chinoises et 8,5 millions de dollars pour l'apprentissage automatique, selon Datenna, une société de recherche privée basée aux Pays-Bas et spécialisée dans les renseignements de source ouverte sur les secteurs industriels et technologiques de la Chine. En 2019, les dépenses en matière d'IA s'élevaient à environ 86 millions de dollars et les dépenses en matière d'apprentissage automatique à environ 55 millions de dollars, selon Datenna.
Lors du salon aéronautique de Zhuhai en novembre, la Chine a dévoilé le FH-97A, un drone ressemblant à un chasseur à réaction qui opérera aux côtés d'avions de combat pilotés. Un modèle antérieur de ce drone, que l'on voit ici, a été présenté à Zhuhai en 2021. REUTERS/Aly Song
"Le plus grand défi est que nous ne savons pas vraiment à quel point les Chinois sont bons, en particulier lorsqu'il s'agit des applications militaires de l'IA", a déclaré Martijn Rasser, ancien analyste de l'Agence centrale de renseignement des États-Unis et aujourd'hui directeur général de Datenna. "Il est évident que la Chine produit une recherche de classe mondiale, mais il est beaucoup plus difficile de discerner ce que l'APL et les institutions de recherche affiliées à l'APL font spécifiquement.
Kathleen Hicks, secrétaire adjointe à la défense des États-Unis, a déclaré dans un discours prononcé le 28 août lors d'une conférence sur les technologies militaires à Washington que les capacités militaires traditionnelles "restent essentielles". Elle a toutefois fait remarquer que le conflit ukrainien avait montré que les technologies émergentes développées par des entreprises commerciales et non traditionnelles pouvaient être "décisives pour se défendre contre les agressions militaires modernes"."
Du côté américain est annoncé par la secrétaire adjointe à la défense un ambitieux projet, baptisé Replicator. Ainsi, le Pentagone vise à produire et à livrer des milliers de systèmes autonomes dans différents domaines dans un délai de 18 à 24 mois. C’est ce qu’indique cet article de Politico :
“Pourquoi maintenant ? Le Pentagone s'efforce de contrer les menaces posées par la Chine dans le Pacifique, craignant que Pékin ne se dote de la puissance militaire nécessaire pour envahir Taïwan avant la fin de la décennie.
Les responsables de la défense mènent également une bataille ardue pour accroître rapidement la base industrielle afin de reconstituer les stocks militaires de missiles et d'autres armes qui ont été envoyés en Ukraine, mais qui pourraient également être utilisés dans un conflit entre la Chine et Taïwan.
Pourquoi cette technologie ? Les armes autonomes sont considérées comme un moyen potentiel de contrer les avantages numériques de la Chine en matière de navires, de missiles et de troupes dans une fenêtre qui se rétrécit rapidement. Les partisans de cette technologie affirment que l'utilisation d'un grand nombre de drones bon marché et non réutilisables est plus rapide et moins coûteuse que les systèmes d'armes exquis, et qu'elle met moins de troupes en danger.”
Dans ce document dénommé “OTAN 2030, unis pour une nouvelle ère” qui comporte “l’analyse et les recommandations du groupe de réflexion nommé par le Secrétaire général de l'OTAN”, est indiqué que l'OTAN reconnait directement les objectifs explicités par le gouvernement Chinois, et c'est en ce sens qu’ils mentionnent que les progrès technologique de Pékin doivent être surveillés avec la plus grande rigueur, notamment ceux relatifs à l'IA, puisque la Chine souhaite accélérer le développement afin de devenir n°1 en la matière, alors que cette dernière jouera un rôle de plus en plus important à travers le monde jusqu'en 2030, dans son optique de devenir une superpuissance technologique mondiale d’ici 2049.
Ainsi, je vous cite les points les plus importants :
“L'OTAN doit accroître sa capacité à anticiper et à réagir aux activités chinoises qui portent atteinte à la sécurité des Alliés. Elle devrait notamment prendre des mesures pour :
- Accroître l'analyse du partage des informations sur la Chine au sein de l'Alliance ;
- Poursuivre les efforts visant à renforcer la résilience et à contrer les cyberattaques et la désinformation provenant de la Chine ;
- Accroître les efforts visant à évaluer les incidences du développement des capacités technologiques de la Chine sur la sécurité des Alliés ;
- Investir dans sa capacité à surveiller les activités chinoises susceptibles d'avoir une incidence sur la défense collective, l'état de préparation militaire et/ou la résilience, et à s'en défendre dans la zone de responsabilité du SACEUR ;
- Continuer à recenser les vulnérabilités des secteurs clés et des chaînes d'approvisionnement, en coordination avec l'UE ;
- Maintenir la cohésion de l'OTAN lorsque les Alliés s'adressent à la Chine de manière bilatérale et dans le cadre de formats tels que le format 17+1 et l'initiative "Route de la soie".
Le maintien d'une avance technologique est le fondement sur lequel repose la capacité de l'OTAN à dissuader et à se défendre contre les menaces potentielles.
Les technologies émergentes et perturbatrices représentent un défi fondamental, mais aussi - s'ils sont exploités correctement - une opportunité pour l'Alliance.
En l'absence d'une avancée stratégique dans ce domaine, le fait de permettre aux adversaires d'acquérir un avantage concurrentiel entraverait l'action de l'OTAN de remporter des victoires sur le champ de bataille, de remettre en cause la stabilité stratégique et de modifier les principes fondamentaux de l'Alliance.
L'OTAN doit offrir une position de sécurité et de force pour contribuer aux relations des alliés avec la Chine et se prémunir contre toute tentative de coercition de la part de Pékin.”
Désormais, vous comprenez clairement pourquoi les Américains cherchent à rallier le maximum de monde autour de leurs sanctions relatives aux exportations de semi-conducteurs en Chine, ainsi que le but de ces dernières. La réaction Chinoise est donc logique.
Comme mentionné dans le point précédent, l’OTAN est mal perçue dans le réticule Chinois. En effet, le récent remaniement des États-Unis dans la région entraîne des avertissements réguliers des huiles Chinoises.
Par ailleurs, l'ancien secrétaire d'État Américain Henry Kissinger a déclaré qu'il pensait qu'un conflit militaire entre la Chine et Taïwan était probable si les tensions continuaient à évoluer de la sorte, bien qu'il continue à espérer un dialogue qui conduirait à une désescalade, comme il l'a demandé avec insistance.
L’intérêt de Pékin semble totalement ignoré, sa prise en compte étant pourtant impérative en diplomatie. Cela n’est pas sans rappeler, comme mentionné par Fabrice Ravel, le discours de Poutine, lors du Conseil de sécurité de Munich en mars 2007. Car, lors de ce dernier, le président russe affirmait que “l’élargissement de l’OTAN n’était pas concevable”. Or, ses déclarations ont totalement été ignorées. Si bien que cette expansion de l’OTAN ne du même pas avoir lieu, puisqu’en 1990, les États-Unis avaient fermement garanti à la Russie que l’Alliance ne s’étendrait plus. Cette promesse a été rompue, nous connaissons la suite des évènements. Ignorer une seconde fois des revendications identiques démontrerait un affront pernicieux à la diplomatie. Au demeurant, l’insolubilité qu’incarne la remise en question de cet ordre datant de l’après-guerre est dommageable, puisque inévitable, précipitant l’affrontement de deux impératifs géopolitiques pour le moment inconjugable : la Chine veut s’affirmer sur la scène internationale conformément à l’aura de sa puissance, pendant que les États-Unis veulent conserver le pouvoir - trivialement.
En effet, l’OTAN, fer de lance de “l’ordre fondé sur des règles”, se doit de s’impliquer diplomatiquement pour arriver à des concessions bilatérales ; sans ces dernières, l’accroissement des relations conflictuelles est assuré, menant à une guerre que personne ne veut. Tigre de papier ou non, dans le contexte actuel, les Chinois jouent à domicile, et avec l’impressionnante montée en puissance de leur armée, ce sont eux qui jouissent d’une position de force. Le renforcement graduel de la présence américaine dans la région ayant un but dissuasif ne fera qu’amplifier l’escalade sans débouchée diplomatique.
Tout cela étant relativement à charge, il faut nuancer : l’Armée Populaire de Libération manque d’expérience, l’invasion de Taïwan est difficile, des facteurs économiques, politiques et réputationnels limitent le recours à la force par la Chine. Jetons un œil aux points faible de l’Empire du Milieu, au travers de cette vidéo :
Un autre point faible, tout du moins probablement d’apparence, apparait en parallèle : quel modèle économique promouvoir pour l’après-guerre ? Alors que la croissance de la consommation intérieure tend à ralentir depuis 2020, en contradiction avec leurs capacités de production industrielle, où trouver les futurs consommateurs alors que le conflit imposerait une vague de sanctions ? Selon les Nations unies (graphique dans le point suivant), la population chinoise devrait être amenée à baisser de plus de 30% d’ici 2100 ; en ce sens, Xi Jinping mise sur la haute technologie en renforçant l’accent sur l’autosuffisance. Traduction : remplacer les hommes par des robots. À mon sens, une puissance adaptant sa base industrielle de défense conformément à ses objectifs de projection, en quête de dépasser les États-Unis, ne peut se confronter à l’idée d’abandonner ses impératifs géopolitiques, réduite par ses contraintes internes. De fait, la volonté de remodeler l’ordre mondial en sa faveur ne pourra se faire qu’avec coercition. Là peut donc reposer une des clefs des plans d’après-guerre.
Dans la vidéo ci-dessous, l’analyse des capacités militaires des concernés démontre que la Chine n’a pas, pour le moment, les capacités pour arriver à envahir militairement Taïwan. Cependant, lorsqu’il dit qu’en plus des États-Unis, la Corée du Sud, le Japon, ou encore la France pourraient se joindre militairement au conflit : me concernant, voyant l’Europe dès aujourd’hui affirmer qu’elle ne doit pas isoler la Chine, je ne vois pas l’intérêt qu’un pays membre aurait à se joindre au conflit. Du sens où, le remaniement récent de l’Oncle Sam dans la région, témoigne que leur autorité se joue ici. Il n’aborde pas, comme mentionné en début d’article, que la Russie a renforcé sa coopération stratégique avec la Chine. Laisser d’autres nations se joindre militairement au conflit augmenterai drastiquement le risque de débordement.
Par ailleurs, l’alarmisme du corps militaire Américain n’est certainement pas à sous-estimer, car bon nombre de ces militaires observent la situation avec beaucoup de pragmatisme. En effet, comme mis en avant dans cet article, le Congrès se contente du remaniement évoqué dans le point 2.8, alors que les militaires mettent en avant la négligence accordée au développement du complexe militaro-industriel, ainsi que sa désindustrialisation bien trop massive, depuis la fin de la guerre froide. De plus, si un conflit devait éclater, la quantité d’armement présente dans les bases des territoires alliés de la région n’est pas suffisante.
Toutefois, la vidéo n’en demeure pas moins intéressante. N’oublions pas que Xi Jinping a dit vouloir régler ce dossier de son vivant. De par les facteurs évoqués dans le point 6, et le réarmement annoncé de l’Europe suite au conflit Russo-Ukrainien, tenter une action en 2040 reviendrait bien plus à se jeter dans la gueule du loup. Par ailleurs, à cette échéance, l’Occident sera devenu bien plus indépendant des chaînes de production actuelle de semi-conducteurs. Aussi bien les États-Unis que l’Europecommencent déjà à vouloir bâtir de nouvelles usines sur leur territoire. Ainsi, en 2040 serait annulé l’intérêt stratégique primordial pour la Chine qu’est l’indépendance technologique. Le réarmement Occidental les condamnera davantage à l’échec, que s’ils tentaient une action dans la décennie présente.
Jamais, simultanément, tant de facteurs n’ont été réunis quant à la remise en question de l’ordre mondial actuel, en tenir compte est plus que jamais impératif !
D’autre part : les conséquences. Cela mérite débat ! En effet, autant se passer de la Russie, c’est une chose, autant la Chine, c’est une autre paire de manche. De fait, évaluer l’intégralité des retombées d’un recours à la force, et ce, peu importe sa forme, est singulièrement difficile tant le champ des possibles est large. D’autre part, les sanctions Occidentales, qu’en sera-t-il cette fois-ci ?
Par ailleurs, via ses dernières emplettes, la Chine se place désormais comme premier pays membre des BRICS, en termes de tonnage d’or possédé, puisqu’elle détient officiellement 2010 tonnes de métal jaune. Soit les 6ème réserves du monde.
“Ceci étant, les banques centrales auraient acheté près de 400 tonnes d’or au 3ème trimestre, portant les achats pour 2022 à un plus haut depuis 1967. Le fait marquant, c’est que ce chiffre comporte une large part d’achats non-officiels. En clair, les banques centrales achètent massivement de l’or, mais préfèrent ne pas le déclarer mensuellement au FMI comme il était auparavant d’usage. Nous pensons qu’il est plus que suffisant pour affirmer que la Chine accumule des réserves d’or discrètement et patiemment. Avant d’annoncer une hausse significative de ses avoirs de métal jaune à un moment qu’elle jugera stratégiquement et géopolitiquement opportun.”
De fait, Pékin pourrait potentiellement être en possession de 4309 tonnes d'or soit plus du double de ce qui est annoncé officiellement…
Par ailleurs, ce petit documentaire intitulé "L'ère de la haute mer", décrit la vision à long terme de Pékin dans sa stratégie navale. Entre la pollution à cause de la mondialisation et de la part majoritaire qu’occupe la Chine dans le processus de raffinage ou de transformation des terres rares, ainsi que le réchauffement climatique qui sera dramatique pour la région, dans la continuité de ses objectifs régaliens, Pékin veut étendre son influence de gré ou de force, au-delà de ses frontières maritimes.
En ce sens, le discours récemment tenu par Xi Jinping où ce dernier appel ouvertement ses hauts fonctionnaires à se concentrer sur des objectifs à long terme plutôt que de rechercher la richesse matérielle à l'Occidentale, témoigne singulièrement de l’intérêt d’une programmation civilisationnelle, loin des œillères mandataires de nos élites politiques.
À mon sens, seule l’imposition par la force des préférences de la Chine sur les acteurs régionaux étant alliés avec les États-Unis, peut leur permettre d’atteindre leur but de puissance militaire mondiale. Cela va de pair avec les routes de la soie et de l’emprise grandissante que Pékin conquit plus le temps passe, sur le Moyen-Orient et l’Afrique, via des investissements massifs. Le journaliste, auteur et ancien correspondant de guerre Chris Hedges, décrit dans cet article une liste des conséquences qu’entraînerait un conflit avec la Chine.
Comme exposé en seconde partie de ce succinct article du Financial Times :
“À l'avenir, les économies avancées devront faire face à de nouvelles pressions sur les finances publiques, les besoins militaires et la démographie augmentant les dépenses obligatoires, tandis que l'assiette fiscale est compromise par le départ à la retraite d'un plus grand nombre de travailleurs à hauts salaires. En outre, la concurrence fiscale internationale exclut probablement des taux marginaux nettement plus élevés.
Prenons l'exemple de la fiscalité américaine. Le gouvernement américain devra vendre en moyenne 2 milliards de dollars de bons du Trésor chaque année au cours de la prochaine décennie. Et selon les dernières prévisions du Congressional Budget Office, la Fed devra apporter sa contribution.
Le CBO estime que les avoirs de la Fed en bons du Trésor américain devront atteindre 7,5 milliards de dollars d'ici 2033, contre près de 5 milliards de dollars actuellement. Il ne s'agit pas d'une question de temps, mais pire encore, ces projections de dépenses du CBO sont probablement trop basses, en particulier pour les dépenses de défense. Des chiffres plus réalistes indiquent que la Fed devrait détenir au moins 10 milliards de dollars de titres du Trésor. Cela se traduit au prorata par un doublement de la taille actuelle de son bilan de 8,5 milliards de dollars et signifiera plusieurs années de croissance à deux chiffres des liquidités de la Fed.
Si l'on regarde autour de soi, il n'y a pas beaucoup d'alternatives à cet assouplissement quantitatif de la Fed. Les dépenses obligatoires sont en effet déjà gravées dans le marbre et les assiettes fiscales ont été réduites à néant. Les étrangers détiennent environ un tiers de la dette américaine, la Chine restant un investisseur majeur, mais les tensions géopolitiques croissantes réduiront probablement leur appétit.
Qu'en est-il des ménages et des fonds de pension américains ? Le problème est que des taux d'intérêt plus élevés pourraient être nécessaires pour les inciter à acheter des obligations, en particulier lorsque la menace d'une inflation monétaire se profile à l'horizon. Or, des taux d'intérêt plus élevés augmentent le déficit budgétaire, ce qui nécessite un endettement encore plus important, aggravant ainsi le problème. Comme on dit en Irlande, si vous voulez aller à Dublin, ne partez pas d'ici.”
En ce sens, Jérome Powell, actuel président de la FED, déclarait déjà en 2019 puis en 2021 que “le gouvernement fédéral Américain est sur une trajectoire budgétaire insoutenable”, eu égard à l’ouroboros sur lequel leur économie s’inscrit.
Les Américains, jouissant de la toute-puissance du dollar, n’ont pas dosé sur l’impression monétaire et se sont ainsi condamnés à une fuite en avant insensée et inarrêtable ! Ce n’est qu’une question d’années avant qu’ils ne paient l’absurdité de leurs décisions. La guerre en Ukraine (une raison capitale, puisqu’à l’origine des sanctions contre-productives des États-Unis à l’égard de la Russie) a accéléré un mouvement déjà existant de dédollarisation. D’ailleurs, le seul phénomène monétaire de dédollarisation ne sera pas accompli avant encore plusieurs décennies. C'est un processus long, à moins qu'un point de non-retour, peu importe sa nature, ne soit atteint sur le dossier Taïwanais. Car le déclenchement d’un conflit bousculerait le rapport de force, constituant un accélérateur temporel.
Il ne faut pas se leurrer, les dirigeants Américains en ont conscience : leur niveau d’endettement ne permet plus de retour en arrière, aucun remède n’est permis, ou plutôt ne pourrait être toléré par le peuple, et le monde entier d’une manière générale, tant leur économie influence ce dernier.
Attali disait qu’une dette colossale ne peut être résolue que par “la croissance, la guerre ou l’inflation”. Par ailleurs, la conversion de l’économie vers des technologies respectueuses de l’environnement augmentera structurellement la pression inflationniste. De fait, on peut essayer de retourner la problématique dans tous les sens, la conclusion revient toujours au même point : la dette, dont le poids des intérêts dépasse très largement ce que prévoyait la Maison Blanche. Consultez en ce sens le point 2 de mon article :
Il apparaît évident que si rien n’est fait, c’est le périclitage assuré. Or, vous êtes sans l’ignorer, cela n’est pas concevable pour les Américains. Ainsi, c’est sur l’évidence d’un modèle nativement voué à l’échec, qu’ils se sont constitué le premier budget militaire au monde :
De plus, la politique coercitive que les États-Unis infligent à la Chine pour endiguer son développement par une stratégie d’innovation technologique, notamment via les sanctions d’exportation de semi-conducteurs, dès lors que l’on prête attention à la rhétorique Chinoise, cela mène à l’affrontement. Xi Jinping ne dit pas explicitement que les sanctions entraîneront la guerre, bien évidemment. Mais lorsque l'on observe ses discours, peu importe le domaine, l'innovation est mise sur piédestal ; notamment, en vue de pallier le problème démographique et de ses conséquences à venir sur l'économie Chinoise. En effet, cet article vient compléter ma réflexion et met en avant ceci :
“Les ambitions de Pékin en matière de technologie numérique doivent également être replacées dans leur contexte ; elles sont le reflet des préoccupations et des aspirations nationales de la Chine. Pékin en est venu à considérer la technologie commeun remède miracle pour résoudre les éternels problèmes politiques qui tourmentent le Part depuis des décennies, et comme un accélérateur de la croissance économique. La Chine a reconnu que son modèle de croissance basé sur les exportations et la fabrication à faible valeur ajoutée s’est essoufflé ; elle a identifié les industries numériques comme un élément crucial d’une nouvelle stratégie visant à atteindre les niveaux de richesse des pays développés avant que les vents contraires démographiques ou le piège des revenus moyens ne se mettent en place.”
C’est en effet un frein à la croissance, et à cela vient se rajouter ces éléments :
"D'après une étude chinoise, le fonds de pension de l'état sera complètement à sec d'ici 2035. D'ici 2050, les projections indiquent que le gouvernement devra carrément tripler la part des dépenses sociales dans le PIB, comme la santé et les pensions de 10 à 30, et ce, seulement pour éviter la catastrophe comme la famine, la pauvreté ou les maladies.”
Il va donc de soi que plus le temps passe, plus les sanctions s'accumulent et plus le frein sur le développement Chinois est enfoncé. En ce sens, par rapport aux déclarations des officiels Chinois, aucune menace à l'intérêt national ne sera tolérée, accentuant ainsi la course contre la montre que joue Pékin sur ses ambitions de long terme, et par la même occasion le point de non-retour où ils seront contraint au choix cocasse : actionner le levier que constitue Taiwan ou l'échec de leur objectif de puissance mondiale.
M'étant énormément intéressé au dossier, ayant écouté des analystes géopolitiques de tout bord, de par les éléments avancés ci-dessus… Me vient la question : suis-je rationnel et pragmatique, ou ai-je un biais de confirmation, que l'on pourrait assimiler à l’effet dunning-kruger, classique d'un parcours d'apprentissage ? En toute objectivité, mon opinion personnelle vous est partagée, faites-vous votre propre avis en prenant le soin de vous renseigner, comme j'en ai pris la peine au vu des enjeux. Le temps dira donc si j'étais assujetti à biais psychologique, ou si était-ce une juste pensée. Je prendrai le soin de nourrir cette réflexion dans les temps à venir.
Je vous remercie d’avoir lu, et en profite pour vous demander vos avis, je veux ici susciter le débat, alors allons-y !
À bientôt.
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“La Chine a dénoncé cette mesure, qui s'inscrit dans le cadre de l'aggravation des tensions entre les deux pays, depuis les équipements 5G jusqu'aux ballons espions présumés, en passant par les relations concernant Taïwan.
Les États-Unis pourraient introduire des règles supplémentaires le mois prochain (juillet 2023), ce qui pourrait affecter d'autres modèles de machines ASML, légèrement plus anciens. Les États-Unis peuvent réglementer ASML directement, car ses produits comprennent des technologies Américaines.”
Ce à quoi la Chine ripostera début août par “des restrictions à l'exportation de deux métaux essentiels pour les semi-conducteurs, les télécommunications et les véhicules électriques, dans le cadre d'une escalade de la guerre commerciale sur les technologies qui l'oppose aux États-Unis et à l'Europe.”
Pour mieux comprendre l’impact des mesures venant de Chine, lisez ce thread twitter.
“Le JF-12 et maintenant le JF-22 font partie d'un écosystème chinois plus large d'essais à grande vitesse. Les responsables américains, en particulier, ont déclaré à plusieurs reprises que ces essais avaient donné un coup de pouce important à l'armée chinoise en ce qui concerne le développement et la mise en service de divers systèmes hypersoniques.
"Si la Chine et la Russie ont toutes deux mené avec succès de nombreux essais d'armes hypersoniques et ont probablement mis en service des systèmes opérationnels, la Chine devance la Russie en termes d'infrastructures de soutien et de nombre de systèmes", a déclaré Paul Freisthler, responsable scientifique de la science et de la technologie à la Defense Intelligence Agency, lors d'une audition devant des membres du Congrès en mars dernier. "Au cours des deux dernières décennies, la Chine a considérablement progressé dans le développement de technologies et de capacités de missiles hypersoniques conventionnels et nucléaires grâce à des investissements, un développement, des essais et un déploiement intenses et ciblés.
En 2021, le général John Hyten, alors vice-président de l'état-major interarmées de l'armée de l'air, a déclaré que la Chine avait procédé à des "centaines" d'essais hypersoniques au cours des cinq années précédentes, alors que les États-Unis n'en avaient effectué que neuf. Des infrastructures spécialisées plus limitées et pertinentes ont été citées comme un facteur limitant important des efforts d'essais hypersoniques des États-Unis. L'armée américaine, en particulier, s'efforce d'étendre et de moderniser divers éléments de son écosystème d'essais hypersoniques afin d'accélérer ces travaux.”